OTEPPE-VISSOUL
Sommaire
OTEPPE
Le village d’Oteppe, à une bonne dizaine de kms de Huy, est dominé par un château conservant, au sud-est, une tour carrée, donjon du 14e siècle, mais habillée au 17e d’un nouveau parement. Au nord, une tour ronde isolée, à poivrière, du 17e siècle, semble avoir fait partie, avec le donjon, d’un quadrilatère primitif.
ORIGINE
OTEPPE fut déjà mentionné en 1034. De tombes romaines furent découvertes dans e village, qui faisait partie de la principauté de LIEGE.
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LA PAROISSE
Avant 1304, paroisse St-Michel à la collation de l’abbaye St-Laurent de Liège, ensuite l’abbaye d’Orval .
L’EGLISE
Eglise et presbytère furent réédifiés en 1832 sur un terrain donné par la châtelaine d’Oteppe Isabelle Catherine de WOOT de TRIXHE veuve de Pierre Joseph de CERF, maire d’Oteppe. Une tour fut ajoutée à l’église en 1887.
Patrimoine précieux: une belle statue de la Vierge au pied du Calvaire.
Diocèse de Liège ; doyenné d’Andenne déjà avant 1559, de Statte (1568 à 1794) puis de Couthuin (1802).
LES CHAPELLES
- -Chapelle des 3 Soeurs, érigée en 1919 rue des Crenées en l’honneur de 3 soeurs françaises: Bertille, Geneviève et Euthyropie, par J.Hazette en remerciement du retour de la guerre de son fils Joseph.
-Chapelle du Sacré-Coeur, érigée en 1870, rue du Bosquet, par Nicolas Jacquet-Mouton.
-Chapelle du Calvaire, érigée en 1839, après la mission de 1838, Thier de l’église.
LE CHÂTEAU
Le bâtiment principal a été construit en style traditionnel au 17e siècle, mais la façade reçut au 18e, un avant-corps de style classique. Les fenêtres, au rez-de-chaussée s’ouvrent , côté village sur une vaste terrasse.
Au 18e siècle, Oteppe faisait partie de bailliage de Moha, en Principauté de Liège, depuis 500 ans. C’est en effet au 13e siècle que la prise du château de Moha par les troupes du Prince Évêque de Liège fait entrer Oteppe dans le giron de la Principauté.
Le 15 octobre 1762, la seigneurie d’Oteppe, de même que celle de Lamontzée, fut vendue par le Prince-Evêque, à Jean-François-Louis de Lochon. Cette famille résidait à Oteppe depuis près de 300 ans, où elle possédait de nombreux biens.
ANCIEN REGIME
Propriété des Princes-Evêques de LIEGE jusqu’en 1762, année où ils vendent la seigneurie à Jean-François-Louis de LOCHON.
La famille de LOCHON, originaire du village depuis le XVIe siècle, occupe le château d’Oteppe depuis 1616, date probable de sa construction jusqu’ au 15e siècle. Les Lochon sont à Lamontzée, par le mariage de Jean Lochon, écuyer, avec Marie delle Monzée, fille de Pierre, grand greffier des échevins de Liège. C’est le petit-fils de ces derniers, Philippart Lochon delle Monzée, écuyer, né vers 1450 à Lamontzée, qui s'installa dans la ferme fortifiée qui existait à l’emplacement du futur château à Oteppe . Il a été enseveli avec son épouse dans l’église d’Oteppe, mais la pierre tombale n’a pas été retrouvée. Leur fils Jean, né vers 1562, épousa Jeanne de Monceau en 1582. Ils moururent tous les deux en 1595. Leur pierre tombale est visible dans l’église d’Oteppe. Les époux avaient entretemps commencé la construction du château : la tour centrale en est la première partie ; elle forme la séparation entre le corps de logis et l’aile droite. Leur fils Jean, né vers 1585, décéda en 1644. Il fut le « grand seigneur » d’Oteppe. Il donna de l’expansion au château, comme au village lui-même . Il épousa en grande pompe son arrière-cousine, Elisabeth de Lochon. Il avança les travaux engagés au château et notamment la construction du corps de logis et la ferme, travaux terminés vers 1615. Leur fils, Jean Lochon, écuyer, seigneur de Beauraing, épousa en 1660 Maximilienne Antoinette de CORTIL, fille de Pierre et d'Anne-Catherine Bodart. Ils eurent trois fils morts jeunes sans postérité et Pierre-François ( +2 filles) . La seule réalisation marquante de l’ existence du châtelain Pierre-François de LOCHON aura été la construction de l’’aile droite du château. Pierre-François Lochon, qui mourut à Oteppe le 17 février 1751, épousa par contrat du 28 juillet 1698, Marie-Anne d'Auvín, décédée à Oteppe le 10 septembre 1730. Leur fils Jean-François de Lochon, baptisé à Oteppe le 30 mai 1700, semble avoir joui d'une certaine fortune. Il embellit le château, le dotant d'un avant-corps de style classique.
En plus du fief de Beauraing, il devint seigneur d'Oteppe et de Lamontzée le 15 octobre 1762, par le rachat de la seigneurie au Prince Evêque de Liège,. La même année, le 10 mai, il mit un terme à 62 ans de célibat en épousant une jeune fille d'Oteppe, âgée de 24 ans, Marie-Catherine LEMAIRE. Elle fut son héritière universelle le 25 octobre 1766 et Jean-François de Lochon mourut deux ans plus tard, le 27 mai 1768. .
NOUVEAU REGIME
Marie Catherine LEMAIRE décéda à son tour, sans descendance, au début de 1817. Dès le 15 avril 1817, ses héritiers vendirent ses biens.
Ces héritiers étaient Jean-Lambert Lemaire de Rochée (1744–1818), son frère, propriétaire à Lamontzée, Anne-Marie Lemaire, sa sœur, épouse de Pierre-Henri de CERF, propriétaire à Vissoul, et les enfants de sa sœur, Marie-Anne, épouse de Joseph-Antoine Peters.
Anne-Marie Lemaire, épouse de Pierre-Henri de Cerf, qui hérita du château et des biens situés à Oteppe.
Pierre Henri mourut à Oteppe le 2 avril 1820 et son épouse le 8 avril 1829. Outre deux fils morts jeunes, ils eurent un autre fils, Pierre-Joseph et une fille Marie-Catherine, qui, comme nous l'avons vu plus haut, épousa son oncle Jean-Lambert Lemaire, veuf d'Anne-Thérèse Soiron. Marie-Catherine de Cerf épousa en secondes noces, le 22 février 1819, Lambert- Walther de WOODT de TRIXHE, (Braives le 10 novembre 1791 - Lamontzée le 26 avril 1874),
Pierre-Joseph de Cerf, leur fils, fut maire d'Oteppe. Né à Lamontzée le 3 juin 1776, il épousa en 1817, Isabelle-Catherine de Woodt de Trixhe, sœur de Walthere, née à Braives le 5 février 1786, et mourut prématurément à Oteppe le 24 mai 1823, après seulement 6 années de mariage. Son épouse, quant à elle, mourut nonagénaire à Oteppe le 15 mars 1877. C’est elle qui fit don du terrain où furent construits, vers 1832, l'église et le presbytère d'Oteppe. Outre une fille Hortense, qui épousa Florent Mouton, d’Oteppe, échevin de Clavier et conseiller provincial, ils eurent un fils, Félix (1818-1878) qui fut aussi bourgmestre d'Oteppe. De son mariage avec Philippine Everarts, Félix de Cerf eut une fille Marie, et un fils, Charles (1859-1916).
Charles de Cerf, marié à Laure Preud’homme était très attaché à son domaine d'0teppe : il lui apporta tous les soins et de nombreuses modifications, notamment le déplacement de certaines routes. Il aménagea également le parc conçu par Jean de Lochon et dota le château du confort moderne. Charles de Cerf et Laure Preud'homme n'eurent qu'un fils, Félix. Félix (1891-1933) était un grand amateur de sport automobile et se fit remarquer dans plusieurs compétitions. Après une courte vie mouvementée, il mourut prématurément à 42 ans, sans alliance.
Avec lui s’éteignaient les de Cerf de la branche d'Oteppe. Sa mère qui ne voulait pas rester au château, où elle avait perdu son mari et son fils, ne tarda pas à mettre en vente la propriété .
C'était la première fois que le château d'Oteppe était en vente.
L'acquéreur en fut le comte Philippe d'Oultremont, qui s’installa à Oteppe en 1939. L'un de ses fils, Georges-Albert d'Oultremont, fut bourgmestre d'Oteppe .
GUERRE 1914-1918
GUERRE 1940-1945
-A partir de la fin de l'année 1941 - début 1942, des milliers d’avions alliés ont survolé nos régions nuit et jour : les américains le matin et les anglais, de nuit (ils sont plus habitués que les américains aux vols de nuit).
Le 12 mai 1940, un avion allemand (un Heinkel He 111 F) du 2./KG, parti d'Allemagne, tombe entre Vissoul et Ville-en-Hesbaye, au lieu-dit "Le Tiersa". Un membre d'équipage, est tué. Les autres sont blessés.
Le 8 décembre 1941, un bombardement aérien vise Marneffe. Une bombe atteint le magasin des sœurs Halut et le détruit en grande partie. L'avion anglais (un Handley Page H.P.52 Hampden MK 1) * du 144 escadron RAF AD791"PL-", s'écrase à Oteppe, au lieu-dit "Les Fossettes" (Chemin de terre entre Vissoul et Marneffe). Les quatre aviateurs sont tués. Ils seront inhumés à Brustem (St Trond), puis à Heverlee (Louvain), après la guerre.
- Handley Page H.P.52 Hampden Mk I du 144 Sqn RAF n° AD791 indicatif PL-? parti de Grande-Bretagne et tombé à Oteppe le lundi 8 décembre 1941 avec inhumation des quatre aviateurs à Brustem (Saint-Trond) puis, après la guerre, à Heverlee (Louvain). Figure 5. Handley Page Hampden & Hereford (By Alan Hall) © mortonsbooks.co.uk Parti de RAF North Luffenham (Rutland) le lundi 8 décembre 1941 (le lendemain de l’attaque de Pearl Harbor, la base américaine dans le Pacifique, par les Japonais) entre 2h00 et 2h15, pour une mission au dessus d’Aix-la-Chapelle (Allemagne), le Handley Page Hampden Mk I, de numéro de série AD791 avec pour indicatif PL- ? du 144 Sqn de la RAF, après un combat aérien, s’écrase à 5h15, au lieu-dit « Les Fossettes », dans les campagnes entre Marneffe, Oteppe et Vissoul, tuant les quatre membres d’équipage. . L'avion avait été intercepté par l'équipage du Feldwebel Hans ZECH et Obergefreiter BRAUN du 1./NJG 1, à bord d’un Messerschmitt Bf 110 de l'aérodrome de Saint Trond. Les quatre membres d'équipage furent inhumés à Brustem (Saint-Trond) dans un cimetière créé le long des pistes (alors que les aviateurs allemands avaient leur cimetière dans le parc du château à côté) dans la tombe collective 15 et reposent depuis le 31 janvier 1947 au cimetière militaire d'Heverlee (Louvain) dans la tombe collective
-En septembre 1944, Oteppe , Vissoul et Marneffe, au contraire des communes voisines de Burdinne, Hannêche et Lamontzée , ne verront pas les soldats américains , car ils ont bifurqué vers HUY à partir de Burdinne et du château de Lamontzée.
Le dimanche 26 août 1945, Oteppe et Vissoul fêtent en grande pompe la fin de la guerre. Au château, le comte d’Oultremont offre un grand banquet pour les prisonniers revenus au pays, alors qu’un grand défilé de la Victoire, comprenant 12 chars et des processions avec des arrêts à chaque chapelle, parcourent les villages . Fête foraine et danses populaires en plein air dureront 3 jours.
AUJOURD’HUI
-En 1962, le château fut une nouvelle fois mis en vente. Ce fut Mr. Willy MAERTENS, un industriel gantois, qui acheta tout le domaine. Avec ses fils Pierre et Ludo, il l’organisa et l’équipa pour en faire un centre de vacances et permettre à de très nombreuses familles des villes de trouver un cadre sain et pittoresque. Ce domaine de l' «Hirondelle » est aujourd’hui géré par la société « Capfun » et reste très prisé. Le vaste parc de 65 hectares comprend , outre le château, un camping, des places pour mobil-homes, des chalets, des bungalows, des sanitaires, des piscines, des toboggans, des plaines de jeux, des animations, des infrastructures sportives, des étangs de pêche, une brasserie, un magasin, un restaurant.
- Oteppe fait partie du PARC NATUREL DE LA BURDINALE ET DE LA MEHAIGNE créé en 1990 sur les 11000 hectares des communes de BURDINNE, BRAIVES, HERON et WANZE, avec leurs 15000 habitants. Son siège est à BURDINNE dans les locaux de la Ferme de la Grosse Tour.
VISSOUL
Vissoul est un village dans la province belge de Liège. Outre le centre du village, les hameaux et quartiers de Le Héna, Aux Triches (As Trixhes) (10 habitants en 1900 ; 9 en 2020), Au Congo, Fontaine du Gros Poisson, Lalin, Vieux Bruxelles et Bounia font également partie de Vissoul.
HISTOIRE
Le nom du village serait une corruption du mot latin "vicus" (dépôt) et la présence de deux tumuli sur le territoire (il n’en reste qu’un aujourd’hui) indiquerait que Vissoul était habitée depuis au moins l’époque romaine. Sous l’ancien régime, Vissoul faisait partie de la principauté de Liège (quartier de Moha). Vissoul n’a jamais eu sa propre église et a toujours été une dépendance spirituelle de la paroisse St. Michel d’Oteppe. Au cours du XVIIe siècle, Vissoul, comme beaucoup d’autres lieux sans défense dans le pays, a souffert sévèrement du pillage des troupes françaises. Le magistrat local a été donné au seigneur de Vissoul et à un autre résident pour distribuer une somme d’argent importante aux Français en échange de l’indemnisation du village. Les intérêts devaient être payés annuellement par les résidents de Vissoul. Après la fusion de 1952, les descendants des deux prêteurs ont été payés par le conseil municipal d’Oteppe et depuis la deuxième fusion de 1977 par la municipalité de Burdinne. En 1830, Vissoul comptait 140 habitants (79 hommes et 61 femmes), qui vivaient dans 27 maisons.. En 1890, on comptait 269 habitants dans le village, mais en 1947 leur nombre avait diminué à 193. Aujourd’hui encore, la population tourne autour de 200.
DESCRIPTION
Un certain nombre de fermes intéressantes du 19ème siècle sont disséminées dans le centre du village (rue de la Cornette 1, 4 & 5, rue de Vissoul 11 et rue de Braives 5). Une ancienne pompe publique (rue de Vissoul) et un panneau du XIXe siècle ont été restaurés vers 2000.
-Chapelle dédiée à Notre-Dame de la Bonne Assistance datant de 1810, rue de Braives
-Chapelle du Crucifix, érigée aux XVIe/XVIIe siècles et restaurée en 1850, rue du Crucifix.
-Chapelle Notre-Dame de Banneux érigée en 1970 rue du Crucifix par le président de la Fabrique d’église Lucien BERTRAND, en remerciement pour la guérison de Michel Noël, gravement accidenté.
-Chapelle de Jésus-de-Prague , érigée en 1963 rue de Braives pour la reconnaissance d’une guérison obtenue.
-Le Vieux Bruxelles, rue de la Burdinale 76
Ce bâtiment singulier, situé à l’angle de la rue de la Burdinale et de la rue de Vissoul, a été construit avec les matériaux utilisés pour l’exposition universelle de Bruxelles en 1888. Le Vieux Bruxelles a longtemps été un café et, lorsque l’aubergiste Jules-Joseph Heneffe (1870-1948) allie son métier de gardien de yacht à celui de maire de Vissoul, il sert d’hôtel de ville pendant un certain temps. Aujourd’hui, c’est une maison privée.
-Moulin du Bounia, rue de la Burdinale 73.
Certains des bâtiments de ce moulin à farine datent d’avant 1800, mais la zone habitable est du 19ème siècle. Le moulin est resté en activité jusqu’à l’inondation de la Burdinale en 1947. Le mécanisme a été partiellement préservé, mais la roue de roulement en métal a été enlevée. Au moulin est annexé son JARDIN-DU-BOUNIA, une ASBL pour résidents en handicap.
-Usine sucrière de Vissoul, rue de Vissoul.
Le seul vestige du passé industriel peu riche de Vissoul. L’usine sucrière,fut active de 1870 à 1954. Presque tous les bâtiments ont maintenant disparu, mais le bassin où la décantation des betteraves a eu lieu est toujours visible. L’usine sucrière de Vissoul s’enorgueillissait d’avoir le premier pipeline en Belgique. Il a apporté le jus de betterave à la raffinerie de sucre de Wanze, à 12 kilomètres. Pendant la saison des betteraves (de septembre à décembre), l’usine de Vissoul emploie une cinquantaine de personnes du quartier.
-Ferme Torchet, rue de Vissoul 13.
Cette ferme, au centre du village, a été construite en plusieurs phases entre 1770 et 1795. La belle maison est séparée des anciens bâtiments commerciaux, qui ont été rénovés au cours du 19ème siècle. Un poste de contrôle donne accès à ce secteur d’activité. La ferme, anciennement propriété de la famille Donnéa, a été achetée en 1980 par le dernier locataire, Ghislain Torchet. Elle appartient aujourd’hui à Didier Reynders.
-Ferme d’As Trixhes, rue Rond Bonnier 1&2.
Complexe de bâtiments du début du XIXe siècle, propriété privée.
RAPPEL IMPORTANT:En 1952, VISSOUL fusionna avec le village voisin d'OTEPPE. Ils furent tous deux incorporés dans l’entité de BURDINNE lors de la fusion des communes en 1977.
Oteppe-Vissoul ont aussi, entre autres, sur leur territoire, le moulin à farine GOCHEL et le recy-parc d’INTRADEL,
SOURCES
-Burdinne+-+Hampden+-+Wellington+-+Halifax+Version+01-03-2025.pdf
-Dernières publications — Bibliotheca Burdinne (https://bibliotheca.burdinne.be/dernieres.publications)
-fr.wikipedia.org
-Wikipedia.en
