LE CARILLON DE L'HÔTEL DE VILLE
LE CARILLON
Vers l’an 1766, la nouvelle Maison Commune remplaçant la Maison du Coq étant en passe d’être achevée, le Conseil Communal décida de mettre la touche finale à l’édifice en faisant placer dans le campanile coiffé d’un dôme qui surmontait l’ensemble un carillon et une horloge.
On allait remanier et faire refondre le très ancien carillon de 33 cloches que l’on venait de récupérer du Beffroi de la rue de la Cloche, démoli pour vétusté en 1765.
Le cahier des charges du fondeur louvaniste Vandengheyn portait sept conditions principales :
1. Le vieux carillon sera refondu à l’exception des cloches qui pourraient être conservées( au nombre de 6, 4 ou 2). 2. Le nouveau carillon sera composé de 35 cloches. 3. Tout le carillon sera en parfait accord avec l’orgue (ton C-SOL-UT). 4. Le poids total de l’ensemble tournera autour de 4000 livres. 5. On ajustera le prix en fonction du poids exact selon qu’il dépassera ou n’atteindra pas les 4000 livres. 6. Le prix total est évalué à 2520 florins argent de Brabant.
On convint que deux cloches datant de 1344 ( mais refondue en 1612) et de 1406 seraient récupérables de l’ancien beffroi : la Grosse cloche dite de SS-Mengold, Roch et Séverin, qui servira de quarte à la Cloche-porte dite la Marie-Hideuse.
Notes :
-la tradition dit que le métal de la cuve en bronze du Bassinia, reconstruit en 1406, proviendrait du surplus de métal récupéré lors de la fonte (en 1344 et 1406) des deux plus anciennes cloches présentes au carillon de l’Hôtel de Ville de 1768 (récupérées du vieux Beffroi de Huy, démoli en 1765)
-La Marie-Hideuse, cloche-porte, annonçait chaque soir, à 20 heures en hiver et à 21 heures en été, la fermeture des portes de l’enceinte de la ville, pour empêcher toute sortie ou entrée .
Ce fut la « Société du Pont », celle qui avait été sollicitée lors de la construction du nouvel Hôtel de Ville, qui consentit à payer les frais de restauration et de placement du nouveau carillon.
La réception du carillon d'un poids total de 4301 livres eut lieu le 30 août 1768. Il comportait 37 cloches, dont 25 pour 944 livres et 12 pour 3357 livres.
Les 35 nouvelles cloches portent, entre autres, le nom de leur fondeur, la date de la fonte et les armoiries des deux bourgmestres régents de l’époque, à savoir J.C. Warzée et C.L. Legros , et aussi des bourgmestres J.C.Depreit et A.H.Bohoul ainsi que les noms de 11 conseillers et du rentier Loxhay.
SA MISE EN MARCHE
Dès 1767, on avait constaté que l’ancien tambour destiné à faire jouer les cloches était incompatible avec le nouvel ensemble et le Conseil communal avait demandé à l’avocat Bastin d’aller à Liège négocier l’achat du vieux tambour et de la vieille horloge que l’on avait récupérés de la Cathédrale St-Lambert. Pour payer et prendre livraison du tout, Il partit en compagnie du conseiller Rochefort et de l’habile horloger André Hubin. Ce dernier se chargea au retour de faire fonctionner tous les rouages et, enfin, en 1769, le carillonneur Sacré Berlot fut désigné pour décocher le tambour et ses accessoires afin qu’ils jouent l’heure, la demie et les quarts.
Un autre problème, mineur celui-là, est noté par René Dubois dans son article cité en rubrique « Sources » ci-dessous : Les cloches « forment » trois octaves et demie ; leur justesse de son est parfaite mais, malheureusement, le mécanisme est défectueux : il y a trop de « raccords » pour la transmission des mouvements du clavier aux marteau. Il serait aisé d’y remédier sans beaucoup de frais et, alors, le carillon pourrait rivaliser avec les plus renommés du pays. On suppose que sa voix a été écoutée par les différents bourgmestres, collèges et conseils communaux qui se sont succédés après l'époque du célèbre secrétaire communal René Dubois, qui nous a quittés en 2010.
SA MUSIQUE
C’est une véritable « boîte à musique », en grand, que ce mécanisme de l’horloge et du carillon. Il se compose des rouages de l’heure et de la demi-heure, d’un grand tambour d’1m80 de diamètre. Un arbre le traverse, où s’enroule une « corde » en fil de fer galvanisé soutenant un poids de 1300 kilos qui descend dans une cage jusqu’au rez-de-chaussée de l’Hôtel-de-Ville. C’est sur ce tambour que sont « piqués » les airs de musique. Les marteaux des cloches sont reliés au clavier.
Les différents airs de musique joués par le carillon furent nombreux et toujours adaptés à l’époque, que ce soit celle des Princes-Evêques, de la République française, de l’empereur Napoléon, de l’occupant hollandais, puis, après, de l’indépendance et de la liberté de la Patrie. Peu avant 1876, le système se détraqua complètement et resta longtemps muet, alors qu’une polémique s’installait à Huy ; fallait-il supprimer ou réparer ? On opta pour la remise en état pour la somme de 1200 francs et, un beau matin, ce furent des airs d’opéras et d’opérette qui se firent entendre pour la plus grande joie des Hutois.
De nos jours, quatre mélodies différentes résonnent tous les quarts d'heure.:
-A l'heure, la Brabançonne.
-A l'heure 15, Valeureux Liégeois
-A l'heure 30, l'Hymne à la JOIE
-A l'heure 45, Les dragueurs di Moûse.
Le carillon se tait de 20h à 8h.
NOS SOURCES
-A.C.H.SC&B.A. TOME IX/1891-René DUBOIS “L’HÔTEL DE VILLE DE HUY-NOTICE HISTORIQUE-- II. LES CLOCHES ET LE CARILLON » »,pages 26 à 36.
-WIKIHUY : htps://www.wikihuy.be/index.php?title=Hôtel_de_Ville.
-Site du Tourisme de la Ville de Huy.
-Site officiel de la Ville de Huy.