La source du Pré-à-la-Fontaine

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Photo carte postale Delcampe versée par Epnhuy le 1.07.2014


DESCRIPTIONS

1.Le site

Au faubourg Sainte-Catherine se trouvent les sources d'eaux minérales de la ville de Huy.

A 1/4 de lieue à l'est de la ville, par un chemin bordé de 2 rangs de maisons, de bosquets bien entretenus, de jardins très soigneusement cultivés, de quantité de forges et de moulins bien bâtis, on arrive sur une esplanade plantée d'arbres, appelée Pré-à-la-Fontaine, , où l'on peut voir une cascade du torrent du HOYOUX, au pied de laquelle est située cette fontaine (=d'après une description de SAUMERY dans ses "Délices du pays de Liége/tome II 1738-1741 p.48-49).Un pont de bois a été construit sur le Hoyoux pour faciliter l'accès à la fontaine (début XIXe siècle?) et 33 maisons bâties en 1910 pour les ouvriers des Papeteries GODIN et les lamineurs de l'usine d'EN HAYE.


2.Le bâtiment de la fontaine

Quatre murs en briques, de 3M75 de côté avec pierres de taille aux angles, toit en ardoises à 4 pans sommé d'une boule de zinc en pointe. Porte d'entrée à montants droits et linteau à coins arrondis. Clef de voûte en saillie, deux pillastres ornés de bossages, dont les chapiteaux soutiennent une corniche toute simple qui entoure toute la toiture. Au-dessus de la porte, une grande pierre sculptée à 3 compartiment. ( voir la photo annotée ci-dessous).

Bâtiment du XVIIIe siècle abritant la Source du Pré-à-la-Fontaine à Huy. Photo HEYMANS dans le journal "L'Avenir" du 20 avril 2016
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       Remarque: dans l'ouvrage consulté intitulé "Huy Pittoresque":1889,  il est noté la date de 1717 pour le premier chronogramme, alors qu'il s'agit bien de 1777, comme il est dit dans l'article des "Annales de Huy/1884"

Un escalier à 5 marches descend vers la source, qui jaillit dans un bassin octogonal cimenté, accès par une porte en bois à 2 vantaux (dixit Emile WIGNY).

Mais, selon le même SAUMERY, vers 1740, le premier bassin était en pierre de taille et 4 degrés (marches) permettaient de descendre de celui-ci vers un deuxième, où se trouvaient 4 bancs. De là, on pouvait enfin accéder à la source, qui jaillissait dans un troisième bassin situé en contrebas, couvert d'un dôme.

                                                                    Il y avait donc toute une installation balnéaire qui n'existe plus de nos jours.

3. L'eau

Elle est essentiellement ferrugineuse et est un remède salutaire. Elle opère des guérisons qui tiennent du prodige, surtout pour l'asthme et les affections de poitrine.

D'après l'ouvrage "Bibliographie Spadoise et des Eaux minérales du Pays de Liége" publié en 1875 par le savant et chercheur A.BODY, cité par Emile WIGNY, 5 écrits entre 1717 et 1721 parlent des eaux minérales "nouvellement découvertes au faubourg hutois de Sainte-Catherine". Il s'agit d'un traité de Materne DELLOYE, médecin-artiste/1717-d'une lettre de J.F.BRESMAL, docteur en médecine, à J.DELLOYE, apothicaire à Huy, citée en 1720 par J.A.BARCHON- d'un avis au public concernant les guérisons observées et le régime à suivre pendant l'usage de ces eaux, par Nicola BARLAIX, licencié en médecine en 1720-d'un "Parallèle des eaux minérales chaudes et froides du pays de Liége" du même BRESMAL, avec 7 pages consacrées aux eaux hutoises- d'une "Relation véritable des eaux minérales de la ville de Huy approuvées par Mr BARLAIX, apothicaire et Médecin....".

                                 Il cite aussi une chanson en latin intraduisible ici par respect des convenances...et intitulée "Chanson nouvelle sur l'air de Saint-Jacques".

Remarque: le docteur J.F.BRESMAL nous apprend, en 1721, que les habitants de ce faubourg de Huy usaient de ces eaux depuis plus d'un siècle. Ce même médecin nous dit aussi que les deux sources de cet endroit, (Pré à la Fontaine et Sainte-Catherine), renferment les mêmes principes et contiennent l'esprit le plus volatil, le plus subtil et le plus pénétrant, tellement uni avec le soufre et la matière physique de mars, qu'en se dissipant, il les entraîne avec lui. Si bien que les pots et les verres, même en cristal, se teignent tellement, à la longue, d'ochre et matière safranée qu'il est impossible de les pouvoir nettoyer. On ne peut boire les eaux qu'à la source, car leur transport verrait se perdre toutes leurs bonnes qualités, vu que le soufre et les substances minérales se précipitent.

                                Une anecdote d'Emile WIGNY nous affirme que les ouvriers des "usines" des bords du Hoyoux venaient boire à ces fontaines pour se remettre de leurs "gueules de bois". 

Dans la copie de l'article aux Annales du Cercle Hutois/1884, Emile WIGNY donne un tableau d'analyse de l'eau de Sainte-Catherine établi par le professeur DELVAUX de l'ULG vers 1835. Nous y trouvons, dans l'ordre d'importance croissante, du carbonate de chaux, du carbonate de magnésie, de l'acide carbonique, du peroxyde de fer, du chlorure de sodium, de l'oxyde de manganèse, du sulfate de soude et de la silice. Il note aussi que l'eau est "actuellement" ( XIXe siècle) tellement altérée par les crues du Hoyoux et les fontaines sont si mal entretenues qu'il est peu aisé d'en faire encore des analyses.


SOURCES

-Emile WIGNY: La Source d'eau minérale du Pré à la Fontaine in: Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts, tome VI/ 1884 p.211-218.

(remarque: il en existe une copie dans "Huy-Pittoresque-Guide de l'Excursionniste" par J.GOUGNARD/ Huy 1889. Elle est un peu moins complète et comporte une erreur de date que nous venons de signaler plus haut au sujet d'un chronogramme).

-Modave, Marchin, Huy in: Eauxetchâteaux.be/images/Monographies/PDF/itineraires PICVERTS.pdf.



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