ARCHITECTURE RELIGIEUSE

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LE POURQUOI DE CETTE PAGE

Pour tout qui s'intéresse un tant soit peu à l'histoire de nos villes et villages et, partant, à leur patrimoine religieux, il est parfois difficile de bien saisir les descriptions architecturales au cours des lectures.

Le lecteur trouvera certainement intéressante la première rubrique que nous proposons ci-dessous sommairement: c'est celle d'une terminologie bien spécifique.

Il verra ensuite que chaque colonne a son ordre bien distinct, chaque bâtiment a son propre style. L'intérieur des édifices, c'est aussi son mobilier, qui a aussi son époque.

                                                  L'église était au milieu du village, car elle était importante, et il est aussi important de bien la visiter pour bien la comprendre.

UNE TERMINOLOGIE SOMMAIRE

                                              Notre précieuse et riche source cite et définit 400 termes ! Nous n'en avons repris que les moins connus parmi les plus utilisés, donc ceux qu'il faut absolument connaître...

ABAQUE ou TAILLOIR tablette de pierre servant de couronnement au chapiteau d'une colonne.

ABSIDE arc voûté. Le mur qui termine le chevet du bâtiment. Pour les basiliques, une voûte et pour les églises romanes un mur plat. L'abside peut être polygonale ou semi-circulaire.

ARCARTURE petite arcade s'appuyant sur des colonnettes ou pilastres ou sur des corbeaux.

ATTIQUE ordre ou étage supérieur d'un édifice.

BAGUETTE moulure ronde très mince.

BANDEAU moulure à profil droit dont la largeur est beaucoup plus forte que la saillie.

BARDEAU planche étroite et mince servant à couvrir les toits.

BATIERE toit à deux versants et deux pignons.

CANNELURES rainures verticales ou longitudinales creusées dans le fût d'une colonne ou d'un pilastre.

CHEVET extrémité d'une église; Il est rectangulaire, absidal ou polygonal.

CORBEAU pierre d'encorbellement moulurée ou décorée sur la face, plate sur les côtés.

ENCORBELLEMENT assise ou suite d'assises, ornée et saillante, qui couronne un mur et soutient le rebord du toit.

FLEURON ornement en forme de tige végétale épanouie.

GABLE moulure à deux rampants, ménagée à fleur du mur au-dessus d'une baie ogivale.
Le gable à crochets du Portail du Bethléem à Huy

GOUTTEROT mur sur lequel s'établit le cheneau d'un comble.

MASCARON tête grotesque ornant la clef d'une arcade ou une porte, etc.

MENEAU montant en pierre ou en bois divisant le jour d'une baie de fenêtre.

NARTHEX ou AVANT-CORPS vestibule précédant la nef de la même longueur que la largeur de l'édifice.

NEF ou VAISSEAU partie comprise soit entre les supports, soit entre les longs murs et le transept.

OCULUS ou OEIL-DE-BOEUF ouverture circulaire pour éclairer la nef, les tours, les façades, les transepts, etc.

PALMETTE ornement pseudo-végétal , comportant des rais en éventail autour d'un oeil sur une souche.

PRESBYTERIUM ou CHOEUR abside d'une église de style latin. Dans les autres églises, c'est la partie précédant l'abside et réservée au clergé.

RINCEAU ornement végétal courant à tige sinueuse et enroulée.

SANCTUAIRE partie de l'église contenant le maître-autel.

TAILLOIR ou ABAQUE assiette supérieure qui couronne un chapiteau et sur laquelle repose le sommier.

TRANSEPT construction transversale entre le choeur et la nef d'un église et formant avec celle-ci la forme d'une croix.

TRIFORIUM galerie large ou étroite au-dessus des archivoltes des grandes arcades, véritable étage au-dessus des bas côtés.

TYMPAN espace triangulaire dont deux côtés sont les rampants du pignon. Cette surface est ordinairement ornementée (peinture ou sculpture).

VERRIERE ensemble de vitraux



LES ORDRES DES COLONNES

On notera que les colonnes sont soit d'origine grecque (1+2+3) soit romaine (4+5).

Les ordres grecs se composent de 2 parties: la colonne et l'entablement. Les Romains ont ajouté à chaque ordre un piédestal.

1. Ordre dorique: à noblesse, gravité, sobriété, à rigueur "masculine". 20 cannelures.Hauteur=8 diamètres, pas de base, forme conique, chapiteau parfois orné de sculptures comme des rosaces des fleurons, etc-

2. Ordre ionique: à la grâce "féminine". 24 cannelures. Hauteur=9 diamètres, base typique ionique ou base attique avec plinthe, fût à peine aminci au sommet, chapiteau caractéristique avec une échine, deux volutes en spirales et un tailloir-

3. Ordre corinthien: finesse, élégance, magnificence, grâce. Hauteur=10 diamètre, base identique à l'ionique, fût lisse, chapiteau en forme de corbeille à feuilles d'acanthe-

4. Ordre toscan: le plus simple, le plus solide. Hauteur= 7 diamètres, ressemble au dorique, mais plus trapu, plus court, plus fruste, fût en forme de cône tronqué-

5. Ordre composite: hauteur= 10 diamètres, variante du corinthien, mais son chapiteau est un mélange d'ordres ionique et corinthien, avec feuilles d'acanthe ou d'olivier en bas et style ionique en haut.

Les 5 types de colonnes antiques. Du site web:jeretiens.net

REMARQUE

                                            Les différentes pièces du mobilier liturgique proprement dit subissent toujours les prescriptions romaines.

Par exemple:

Le maître-autel doit avoir 3 marches et le pavé du presbyterium doit être recouvert d'un tapis vert.

La forme des petits autels doit ressembler à l'autel principal, mais ne doit avoir qu'une marche et un petit gradin.

La table de communion sera en pierre, en marbre ou en bois, mais sa partie supérieure aura 1 pied de large et 3 pieds de long.

La chaire doit, de préférence, être faite en bois, recouverte d'un parement en soie ou en laine galonné d'or, frangé à la partie inférieure.

Les confessionnaux doivent avoir une partie de leur porte ajourée et le pénitent ne peut être dérobé aux yeux du public par aucun rideau.

Le clergé s'assied sur un banc fixe, en bois, placé du côté de l'épître, donc ni chaises ni fauteuils de salon.

L'analogie ou pupitre portatif se couvre d'une pièce d'étoffe retombant en avant et en arrière jusqu'au sol.

La crédence est une table destinée à recevoir tout le nécessaire pour l'office. Elle sera plus petite pour la messe basse que pour la grand'messe.

Les fonts baptismaux sont en pierre, en marbre ou en bronze. Leur couvercle doit se terminer par une croix, ou par l'image de la Sainte-Trinité ou de saint Jean-Baptiste. Un espace circulaire ou octogone auquel on descend par une ou plusieurs marches sera creusé tout autour des fonts.

La lampe ou les lampes du sanctuaire, en nombre impair, toujours allumée(s), suspendue()s devant le Saint Sacrement, devant l'autel et dans le sanctuaire même.


LES STYLES

                                                  Nous n'en donnerons qu'une description sommaire, car les exemples sont multiples et chaque pays ajoutait ses détails propres.

1. LATIN OU BASILICAL

Le plan des premières basiliques présente la forme d'un rectangle allongé partagé en 3 parties par deux rangs de supports, piliers ou colonnes et terminé par une construction semi-circulaire. L'édifice était précédé d'une cour appelée ATRIUM qui servait à isoler le bâtiment contre le bruit extérieur. Contre le mur de façade intérieur, un portique surmonté d'une galerie qui communiquait avec l'édifice par des arcades.

D'autres basiliques furent construites sans colonnes et d'autres encore avec des colonnes mais non fermées par des murs.

Des églises de style latin peuvent aussi être rondes et même polygones.

Reconstitution de la basilique Ulpia à Rome style latin ou basilical- ex-Encyclopedia Britannica


2. BYZANTIN

Comme son nom l'indique, il prit naissance à Byzance (Constantinople). et sa construction s'étala sur 3 périodes: le VIe siècle de Justinien, les Xe et XI e siècles des Macédoniens et le XIVe siècle, époque de l'Empire sous les Paléologues.

Le plan, d'origine oriental mais à influence romaine au début, est soit central, soit à forme octogonale, soit de rotonde, soit cruciforme à coupole centrale.

La Mosquée Soliman le Magnifique à Istambul, style byzantin, copiée sur la Basilique Ste-Sophie.

3. ROMAN

C'est le style dit du XIe siècle. Il correspond à la période d'origine de la langue romane, barbare, opposée à la langue romaine. Il débuta avec les LOMBARDS, maîtres d'une renaissance des beaux-arts. Les plus beaux édifices, dépourvus de l'influence romaine, sont du XIIe siècle. On peut aussi l'appeler, dans tous les pays, de style carolingien.

Le plan est polygonal avec coupole centrale ou parfois carré flanqué d'absides, mais le plus fréquemment on adopte le plan basilical ou en croix latine. il ya souvent des tribunes au-dessus des bas-côtés, mais le sanctuaire se termine toujours en hémicycle et les collatéraux se terminent par des absidioles.

Eglise de style roman Ste-Adèle et St-Martin à Orp-le-Grand, Belgique


4. OGIVAL

Ce style, parfois appelé erronément "gothique", sévit en trois périodes, de la première moitié du XIIe siècle au commencement du XVIe. Il existe donc 3 styles ogivaux: le primitif, le rayonnant et le flamboyant.

La voûte est composée darcs ou croisés d'ogives. On note la présence darcs boutants et d'une ornementation végétale. Arc en plein cintre pour la première période, en anse de panier pour la deuxième , arc en accolade et arc infléchi pour la troisième. Les bas-côtés sont garnis de chapelles rectangulaires. Usage fréquent de colonnes cylindriques sans chapiteau. Grand usage de gables pour les portails, de nombreuses niches. Tours et flèches monumentales.

Les tours jumelles de la collégiale de Huy, style ogival 2ème période


5. RENAISSANCE

Retour aux formes antiques, qui débuta en Italie au XVe siècle et dans les autres pays chrétiens au XVIe. On fait revivre la colonne et les formes décoratives générales de l'antiquité (gréco-romain), mais en les transformant et en les adaptant aux goûts de l'époque. On entoure la nef de chapelles. On supprime les piliers et on les remplace par des colonnes. A l'extérieur, on tend à supprimer les tours, on garde les coupoles. Egalement suppression des portiques, des frontons, des demi-coupoles, des colonnes. Les murailles sont très épaisses, ornées seulement de pilastres

Vestiges de l'église de style Renaissance-Mosane des Frères-Mineurs à Huy


        Remarque: Les styles "renaissance" seront suivis des styles "baroque" et "rococo- ou rocaille". Ces styles voient la simplification des formes générales, la recherche des grands effets, le désencombrement des intérieurs. 


LES MOBILIERS

 Styles français

-Louis XIII (1616-1643) à décoration de fleurs, de faune, de masques. Mobilier "carré". Pieds de meubles torsadés.

-Louis XIV (1643-1715) à décoration de croisements de volutes à fines fleurettes, palmettes, lianes, cornes d'abondance, perles. Mobilier arrondi. Dorures et métal. Pieds de meubles en toupie.

-Louis XV (1715-1774) au début, durant la régence, qui dura 7 ans, avec courbes, volutes, abus de détails. "Style rocaille ou rococo". Condamnation de la ligne droite, remplacée par des lignes arrondies. Tout est tordu, retroussé, gondolé. marqueterie. Décoration de coquilles, mais stylisées, rocailles, rinceaux, palmettes, fleurettes, légumes, guirlandes de feuilles, cartouches, masques de faunes et de nymphes.

-Louis XVI (1774-1792) revient à la ligne droite. Style rigide mais à caractère efféminé. Moulures grêles et minces. Cannelures , marqueterie. Décoration à l'antique, plutôt romain, très coquet. Rubans, médaillons, tapisserie, rubans, noeuds de ruban, écussons. Baguettes ou moulures de cuivre. Paniers fleuris, feuilles d'acanthe, oiseaux, béliers, satyres.

-Empire (1803-1821 ) imitation d'art antique, mais surtout grec. Acajou, bronze doré, marbre, albâtre. Pieds de meubles ornés de griffes de lion.

Meubles français d'époque par Sylvie Chadenet-Boston/2001



SOURCE PRINCIPALE

J.M.LECHANTEUR: Cours d'Architecture Religieuse- 605 pages Liège/1930 -Ecole professionnelle Saint-Jean-Berchmans-rue des Wallons,59.


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