LE TROU-MANTO

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Cette nouvelle page fait suite à la page WikiHuy intitulée Grotte_du_Trou_Manto, qui nous raconte la belle légende attachée à cette grande caverne connue depuis des siècles et qui s'ouvre au nord-ouest sur le flanc d'une des collines formant l'enceinte de la vallée de Beaufort à LOVEGNEE à 5 kilomètres de HUY. Elle porte curieusement le nom de la prophétesse MANTO, fille de Tirésias de Thèbes, qui fut emmenée à Delphes après la prise de sa ville natale par les Epigones. Elle passa de là en Asie Mineure, où elle épousa le Crétois Rhacius, dont elle eut Mopsus, et fonda un temple d'Apollon à Claros. Suivant une tradition, elle finit ses jours en Italie.

Les premières descriptions concernant cette caverne dateraient de 1833.

La grotte du Trou-Manto à Lovegnée/Ben-Ahin-Huy


DESCRIPTIONS

19e siècle

                  Nous allons d'abord suivre Victor MARTIN dans sa première découverte de l'endroit à la fin du XIXe siècle. Ce fut l'archéologue M.BORMANS qui fut chargé de l'aménagement du site


Plan de l'accès à la première salle de la grotte du Trou-Manto à Lovegnée. Page 125 de Huy-Pittoresque-l'Excursionniste de Jean Gougnard/1889. Article de Victor Martin.

L'accès au Trou-Manto se fait en remontant le ruisseau de la Solières jusqu'à Lovegnée. On passe dans un paysage de vieux bâtiments en ruines et d'un ancien puits d'extraction de minerais de fer, de plomb et de zinc. Il y a aussi la poudrerie Duisberg, Jadot et Dinot toujours en pleine activité à cette époque. Bientôt, la vallée se resserre et le ruisseau prend des allures de petit torrent. Sur le versant gauche, à mi-hauteur, se trouve la grotte. Son accès est difficile et glissant, il faut s'aider des branches des arbustes pour se hisser vers l'endroit. L'ouverture du Trou-Manto mesure 5 mètres de haut sur 3 mètres de large.


Notre explorateur divise la grotte en deux grandes parties: la HAUTE et la BASSE et, ensuite, chacune d'entre elles en régions. Dans cet article, il ne nous décrira que la partie-haute.

REGION I:

Elle comprend le premier couloir de 60 mètres et ses dépendances, c'est-à-dire la portion de la grotte comprise entre l'entrée (A sur le plan) et la première salle (F).

REGION II:

Il s'agit de cette première salle avec ses annexes. Elle est beaucoup plus large que longue, 8 mètres sur 4, mais haute de 10 mètres. Ses murs sont d'un contour capricieux et bizarre et elle s'étend sous une voûte assez élevée et fort irrégulière, jadis probablement d'une blancheur d'albâtre, mais aujourd'hui (en 1889) noircies par les torches fumeuses employées pour se guider par des visiteurs indélicats...L'auteur conseille de n'utiliser que des allumettes bengales et non des feux de bengale qui enfument les couloirs et, encore moins des flambeaux, encore bien plus polluants! Il signale aussi les rubans de magnésium, moins onéreux, et donnant une lumière intense. Une autre solution est la modeste bougie....

Il faut ensuite prendre la galerie de droite et non celle de gauche, qui vous ramènerait à votre point de départ.

REGION III:

Cinquante mètres plus loin, on arrive dans la salle suivante, appelée Grande-Salle ou Belle-Salle, est plus vaste et plus jolie. Elle fait 20 mètres sur 10, et 10 à 20 mètres de haut. Elle donne accès à de nombreuses galeries et petites salles intéressantes et pittoresques. On y arrive par deux galeries qui débouchent au sommet d'un plan escarpé où on aurait intérêt à creuser quelques marches. En face du visiteur, se dressent, à 7 ou 8 mètres au-dessus du fond, une merveilleuse suite de colonnettes d'une blancheur éblouissante, formée par la réunion de stalactites et de stalagmites. C'est une véritable dentelle percée de nombreux jours.

REMARQUE:

Trente ou quarante mètres plus loin, commence la partie-basse de la grotte. Elle est située à plus de 20 mètres sous l'autre partie. On y accède par une sorte de puits naturel ou couloir vertical assez étroit d'orifice, que l'on pourrait qualifier de "précipice". Elle est en partie ensablée et boueuse. Un fort câble fixé près de la bouche du précipice permet l'accès au fond du puits. Là, on prend pied dans une grande salle d'où on peut accéder, péniblement, par des passages vaseux, étroits et tortueux, à plusieurs autres pièces assez vastes. Pour remonter, on a aussi prévu de fixer en haut une solide corde, plus pratique que le câble glissant.


20e siècle

Le réseau des grottes du Trou-Manto à Lovegnée, dessin de Paul Vandersleyen
            En 1964, on réalisa, par la création d'une galerie basse, la jonction entre les grottes du Trou-manto et de St-Etienne, formant ainsi un grand réseau de 626 mètres de long et de 48 mètres de profondeur. 

Pour protéger les lieux, on décida d'en fermer les entrées par des portes pleines munies de cadenas. Mais comme on avait constaté la présence régulière de chauve-souris en période d'hibernation dès 1970, mais on dut attendre 1990 pour voir les accès des deux cavités grillagés afin de faciliter leurs allées-et-venues. L'observation de ces petits mammifères par NATAGORA permit d'y déceler plusieurs espèces très menacées à l'échelle régionale, tel le petit rhinolophe ou encore le vespertilion à oreilles échancrées.

Vincent POITIER, pionnier à la 4ème Unité Baden Powell de la collégiale de Huy, organisa plusieurs visites du réseau en compagnie du chef Scout Jean-Louis CUVELIER. Certains entraient par le Trou-Manto et d'autres, plus hardis, directement par le trou St-Etienne. Les difficultés étaient le puits de 10 mètres et le point de jonction appelé l'"accouchement", entre les 2 grottes.


21e siècle

Vincent POITIER retourna aux grottes en février 2022 avec son fils Pierre, âgé de 23 ans. Une carte de membre de l'Union Belge de Spéléologie et une clé étaient alors nécessaires pour pénétrer dans les boyaux calcaires. L'ascension se faisait toujours par la "Sente des Spéléos" et un vieux tuyau jaune bien pratique pour se hisser vers le haut du sentier. Le site n'était toujours pas aménagé en "touristique", il restait réservé aux spécialistes, alors que l'on aurait pu en faire une très belle grotte visitable par tous.

Nous avons découvert une belle description écrite en 2001 dans le site Web de https://www.idesetautres.be:

Après avoir contourné par la droite les bâtiments d'une poudrière, l'on découvre une trace de sentier remontant le ravin qui devient alors de plus en plus sauvage et dont les parois escarpées s'étranglent finalement à un point tel que le fond de la gorge laisse à peine le passage libre aux eaux murmurantes du ruisseau. L'on se trouve alors en plein massif de calcaire carbonifère, dont les hauteurs sont couronnées par les rochers aux tons clairs qui trouent la verdure arborescente dont ils sont enveloppés. Par les fonds extrêmement chaotiques et broussailleux de cette gorge, empreinte d'un intense caractère naturel - mais peu hospitalier pour le touriste, l'on arrive en dessous du << Trou Manto >>.

Gravissant nn seutier en pente raide, I'on arrivc, arprès une ltlontée dc 35 mètres, à l'entrée de la grotte extrêmement curicttse ltlâis d'une exploration assez di{ficile et même danget'euse si I'on n'cst pas accol}}- pagné d'un guide expériurenté. Nous allons en donner )es principales caractéristiqucs. (l) Sur touri les dessins, Ie gros trait interrompu limite la zolle de pro' tection du site, et le pointillé représente la région boisée. EAS OHA VEGNE lRu,HrS DE PDUDE,Inf i?i l:. lfr tË I t^, o,----l99nt1 ' I tno,, ?'no*o SI'IES DE LA HAUTE BELGIQUI' A SAUVEGARDER Son couloir cl'entrée, fortement érodé par les eaux courantes d'époque loitaine, fournit un excellent spécimen de gouffre ou aiguigeois dans lequel Ie ruisseau de Solières d'autrefois, alors qu'il coula-it à 35 mètrcs au-dessus de son niveau actuel, s'engloutissait avec violence. C'est une grotte à trois étages de galeries et de salles dont les ramifications convergent vers des gouffres, parfois encore noyés par les eaux souterraines. Il y a là un extraordinaire labyrinthe de chenaux coupés par des élargissernents qui forrnent un ensemble très pittoresque. Fig.2. - qalv6s Manto>>.I'oùte de Ia grunde soUe (1). * La voûte, de son excavation principale, est adnirablernent et complètement décorée d'innombrables stalactite s en fonne de < Pis de Vache >>. Cette salle est aussi caractérisée par une allure extrêmement mouvementée, pâr son plancher fortement incliné, formé d'écroulements recouverts d'un épais manteau de stalactites, et par ses 12 gros piliers soutenant sa magnilique voùte constellée de cristaux (fig. 2). Au point de vue scientifique, le << Trou Manto > offre un intérêt considérable, notamment pour lcs phénomènes hydrologiques dont il a été le siège. Il en est de même de l'étroite gorge en contrebas de la caverne qui, par ses pertes et ses résurgeânces d'eau, est en rapport avec les galeries inférieures de 1a grotte, galeries souvent noyées lorsque le ruisseau de Solières est en crue. Le ravin de Solières rnérite donc, à plus d'un titre d'être classé, clepuis son entbouchure dans la vallée de la NIeuse, jusqu'à une centaine cle mètres en amont du < Trou Manto >>. (l) Les photographies marquées d'un astérisque sont ile l'auteur



A PROXIMITE

Région de Beaufort/Ben-Ahin. Carte de 11 phénomènes karstiques identifiés, dont le Trou-Manto et la grotte St-Etienne. Ex: www.cwepps.org


Onze ou treize phénomènes karstiques ont été répertoriés sur le site Beaufort/Ben-Ahin: il s'agit, outre du Trou-Manto et de la grotte St-Etienne, de la Caverne des Romains ou Grand Abri Sous Roche de Ben-Ahin, dont nous parlerons plus loin, mais aussi des Trous du Renard, des Araignées, de la Table et Peugeot, ainsi que des Abris du Renard, de Solières et du Pèle Coule at aussi de l'Arche rocheuse de Pèle Coule.

LA CAVERNE DES ROMAINS

La Caverne des Romains appelée aussi le Grand Abri sous Roche à Ben-Ahin, Huy

Elle est située au sommet du versant, à 70 mètres en amont du Trou-Manto. (La grotte de St-Etienne est, elle, à la même hauteur et 15 mètres plus à droite). Ce rocher orienté au sud-ouest est haut de 12 mètres et long de 24. Un beau porche forme une arcade de 5 à 6 mètres de haut, 10 de large et 6 à 7 de profondeur, il est en calcaire compact. C'est plus un "abri sous roche" qu'une véritable caverne ou une grotte, mais aussi un bien beau rocher d'escalade...



SOURCES

-Victor MARTIN: Le Trou-Manto in Huy-Pittoresque-L'Excursionniste par Jean GOUGNARD/1889

-Diverses pages INTERNET:

https://www.scavalon.be/avelonn/fiches/topo 16.htm

http://www.environnement.wallonie.be>csis>apsnet

http://www.escapades.be/mcu/mcumanto.htm

https://www.lepensiologue.com/chroniques-interviews-billets-seconde-serie-suite/126-chronique-karstique-le-trou-manto-et-st-etienne-grottes-et-la-caverne-des-romains-huy-vallée-de-la-solieres/

https://www.sitytrail.com/fr/poi/6718881-huy-entree-de-grotte-trouxmanteau-x-st-ethienne/

https://www.routeyou.com/fr-be/location/view/51833017/trou-manto-et-re-descente-vers-la-riviere

https://www.gsc-asbl.be/joomla/comptesrendus/activitesen2013/255-trou-manto-et-grotte-st-etienne-21042013.html

https://www.cwepss.org/download/ecoKarst/ecokarst103.pdf

https://www.idesetautres.be/upload/download.php?file=RAHIR%20SITES%20HAUTE%20BELGIQUE%2001%20CHATEAU%20BEAUFORT%20VALLON%20SOLIERES%20TROU%20MANTO%201933.pdf






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