LA VITICULTURE A HUY : Différence entre versions

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LES VIGNES
 
LES VIGNES
  
-Au Moyen Âge:
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C’est au 5e siècle que le roi franc Clovis (puis Charlemagne au 9e siècle) commença à favoriser la vigne dans la vallée mosane. Du 9e au 13e siècles, les abbayes, qui possédaient déjà des vignobles à l’étranger, dans des régions moins septentrionales, décidèrent de développer une culture plus locale. La viticulture mosane connut son âge d’or du 2_13e au 15e siècle, malgré un net changement climatique survenu au début du 14e avec un temps plus froid, des étés frais et nuageux, des hivers rigoureux, ce qui ralentit beaucoup la production.
  
aucune côte, aucun mamelon sur les deux rives n'était dépourvu de vignes, même si celles de la rive gauche profitaient mieux des rayons solaires.
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-Au Moyen Âge, aucune côte, aucun mamelon sur les deux rives n'était dépourvu de vignes, même si celles de la rive gauche profitaient mieux des rayons solaires.  
  
Au 17e siècle:
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-Au 17e siècle:  
  
En 1617, le clos de la Buissière tenu par la famille Seba, qui la possède toujours aujourd'hui.
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En 1617, le clos de la Buissière tenu par la famille Seba, qui la possède toujours aujourd'hui.  
  
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-Au 18e siècle:
  
-Au 18e siècle:
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Vignoble Rorive en St-Hilaire appartenant au Baron J.Ferdinand de Vandersteghen et tenu en 1708 par Laurent Godet avec un bail de 9 ans.
  
Vignoble Rorive en St-Hilaire appartenant au Baron J.Ferdinand de Vandersteghen et tenu en 1708 par Laurent Godet avec un bail de 9 ans.
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Un autre vignoble à St-Hilaire appartenant à Maximilien de la Ruelle avec un bail de 3 ans en 1710 à Hubert Dorto; Réservé au propriétaire 2 paniers de raisin à chaque vendange.  
  
Un autre vignoble à St-Hilaire appartenant à Maximilien de la Ruelle avec un bail de 3 ans en 1710 à Hubert Dorto; Réservé au propriétaire 2 paniers de raisin à chaque vendange.
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Vigne del Coronne au Thier de Bordeaux. Le 2 avril 1729, son propriétaire Emile Gallior est en défaut de payement d'une rente sur cette vigne et il l'abandonne totalement à ses créanciers.  
  
Vigne del Coronne au Thier de Bordeaux. Le 2 avril 1729, son propriétaire Emile Gallior est en défaut de payement d'une rente sur cette vigne et il l'abandonne totalement à ses créanciers.
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Vignes et jardins de la Fosse hors la porte St-Denis, dont le propriétaire Charles François, comte de Berlaymont partage moitié-moitié la récolte avec un repreneur Jean Goffar, bail de 3-6-9 en 1739.  
  
Vignes et jardins de la Fosse hors la porte St-Denis, dont le propriétaire Charles François, comte de Berlaymont partage moitié-moitié la récolte avec un repreneur Jean Goffar, bail de 3-6-9 en 1739.
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Vignoble de Bordia (Bordeaux) de l'abbé de Neufmoustier, en 1743, convention 3-6-9 avec le vigneron Jean Macquet à condition de remplacer les vignes à raisin blanc par des vignes à raisin noir. Partage moitié-moitié.  
  
Vignoble de Bordia (Bordeaux) de l'abbé de Neufmoustier, en 1743, convention 3-6-9 avec le vigneron Jean Macquet à condition de remplacer les vignes à raisin blanc par des vignes à raisin noir. Partage moitié-moitié.
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Vignoble du comte d'Oultremont au Mont Picard, bail 3-6-9 avec Joseph Joiris, partage de la récolte à parts égales avec suppression du raisin blanc également en 1747.  
  
Vignoble du comte d'Oultremont au Mont Picard, bail 3-6-9 avec Joseph Joiris, partage de la récolte à parts égales avec suppression du raisin blanc également en 1747.
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Vigne de Mortchamp, hors la porte des Aveugles: en 1791, le chevalier Detru paye 17 écus (60 florins Brabant) à Nicolas Philippar pour l'entretien de la vigne, mais le vigneron ne pourra s'approprier quoique ce soit provenant de la vigne.  
  
Vigne de Mortchamp, hors la porte des Aveugles: en 1791, le chevalier Detru paye 17 écus (60 florins Brabant) à Nicolas Philippar pour l'entretien de la vigne, mais le vigneron ne pourra s'approprier quoique ce soit provenant de la vigne.
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-Au 19e siècle 
  
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Une “Société Royale Horticole et viticole de l’Arrondissement de Huy” fut fondée en 1850, puis constituée en a.s.b.l. en 1922 pour pouvoir recevoir des subsides de l’Etat.
  
-Au 19e siècle (1850):
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En 1960, Mr Charles Legot replanta le vignoble de Bois-Marie de ceps de Pinot noir. A son décès en 2007, on compta 1600 pieds de vigne, qui furent repris par messieurs Dirick, Lepage et Mestrez. Ils obtinrent une “A.O.C. en 2009 et 2010 , avec une production annuelle de 2000 bouteilles de vin blanc effervescent de cépages Riesling, Sylvaner, Chardonnay et Pinot gris.
  
La Bonne Vallée, en Plumecoq
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Les vignobles suivants subsistent:
  
La Ruelle Yerpen, à l'Airbonne
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La Bonne Vallée, en Plumecoq
  
Au Beau Rosier, à la Saisie
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La Ruelle Yerpen, à l'Airbonne
  
Aux Charlets
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Au Beau Rosier, à la Saisie
  
Aux Malades
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Aux Charlets
  
Au Roc, colline de la Buissière
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Aux Malades
  
Place du Tilleul
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Au Roc, colline de la Buissière
  
En Cherave
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Place du Tilleul
  
St-Léonard Ben-Ahin
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En Cherave
  
Pentes de la Sarte
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St-Léonard Ben-Ahin
  
Chantelière
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Pentes de la Sarte
  
Aux Alabastries
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Chantelière
  
La Marjolet
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Aux Alabastries
  
La voie des Trokes (=des grappes)
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La Marjolet
  
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La voie des Trokes (=des grappes)
  
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-En 1980/1990, on voit toujours en activité:
  
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Charles Legot- Jules Marquet (clos de Leumont)-Camille Delvaux (clos du Roc)-Roger Dupont (clos des terrasses)-Constant Seba (clos St-Hilaire)-Richard Breulet et Michel Brasseur (clos du Beau-rosier). Et plus tard, Jacques Mouton (clos du Bois-Marie).
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Actuellement, on peut encore voir les vignobles suivants: <ref> Wikihuy http://wikihuy.be/index.php?title=Vignobles</ref>
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-Actuellement, on peut encore voir les vignobles suivants: [2]
  
 
A HUY  
 
A HUY  
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Vignoble de Patrick Schiltz  
 
Vignoble de Patrick Schiltz  
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A BEN-AHIN  
 
A BEN-AHIN  
  
Vignoble d'Armand Goreux  
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Vignoble d'Armand Goreux
  
Vignoble de Basile Dorbolo
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Vignoble de Basile Dorbolo  
  
 
Le Clos de la Buissière. Chemin de la Buissière 44. La famille Seba est installée à Huy depuis 1617 et ce, toujours dans la même maison ! En 1976, Constant Seba a reconstitué dans le quartier Saint-Hilaire, le vignoble de son grand-père exploité jusqu’en 1919. Le Clos Saint-Hilaire mêlait cultures maraîchères et viticulture, et même si ce ne fut jamais une grande exploitation, les 250 pieds qui lui permettaient toutefois de produire 400 à 500 bouteilles par an. Constant Seba est décédé en 2013, sa maison et le vignoble ont été repris par Dominik Seba, son petit-fils.  
 
Le Clos de la Buissière. Chemin de la Buissière 44. La famille Seba est installée à Huy depuis 1617 et ce, toujours dans la même maison ! En 1976, Constant Seba a reconstitué dans le quartier Saint-Hilaire, le vignoble de son grand-père exploité jusqu’en 1919. Le Clos Saint-Hilaire mêlait cultures maraîchères et viticulture, et même si ce ne fut jamais une grande exploitation, les 250 pieds qui lui permettaient toutefois de produire 400 à 500 bouteilles par an. Constant Seba est décédé en 2013, sa maison et le vignoble ont été repris par Dominik Seba, son petit-fils.  
  
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[[Fichier: Ruines de la Léproserie.JPG|centre|Surplombant les ruines de la léproserie du Grand-Hôpital, un vignoble de la chaussée de Waremme à Huy]]
  
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=PRIX DE VENTE DU VIN=
 
=PRIX DE VENTE DU VIN=
  
En 1562, 25 aimes de vin <ref>une aime de vin équivaut selon les régions à une capacité de 135 à 160 litres)</ref> sont vendus par le Grand Hôpital de Huy à un bourgeois local, le menuisier Arnult Art à raison de 15 florins de Huy l'aime.
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En 1562, 25 aimes de vin <ref>une aime de vin équivalait selon les régions à une capacité de 135 à 160 litres, mais à 180 litres à Huy, c’est-à-dire 140 bouteilles à grosse panse ou pots d’ 1,28 litre </ref> sont vendus par le Grand Hôpital de Huy à un bourgeois local, le menuisier Arnult Art à raison de 15 florins de Huy par aime.
  
En 1567, Ottard Fréron achète du vin "mixte blanc et rouge" à Ottard de Brialmont au prix de 5 florins/Brabant l'aime.
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En 1567, Ottard Fréron achète du vin "mixte blanc et rouge" à Ottard de Brialmont au prix de 5 florins/Brabant par aime.
  
En 1584, le Grand Hôpital vend à Henri de Franchimont et H.Garitte toute la production des vignobles de Bovegnistier à Huy au prix de 11 florins/Brabant l'aime.
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En 1584, le Grand Hôpital vend à Henri de Franchimont et H.Garitte toute la production des vignobles de Bovegnistier à Huy au prix de 11 florins/Brabant par aime.
  
 
En 1758, vente directe au pressoir du Curé  de la production du vignoble de la Blanche Maison de St-Hilaire. Le prix inclut la gabelle d'1 florin/Brabant par aime imposée par la Ville.
 
En 1758, vente directe au pressoir du Curé  de la production du vignoble de la Blanche Maison de St-Hilaire. Le prix inclut la gabelle d'1 florin/Brabant par aime imposée par la Ville.
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Ce sont des cabinets édifiés au sommet des vignobles.
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Ce sont des cabinets édifiés dans les vignobles, d’abord au milieu puis à flanc de coteaux sous la forme d’un petit édifice octogonal ou belvédère en briques à toiture en pavillon, à haute porte et pourvu d’une terrasse sur une citerne. Il y en avait au Long Thier, aux Grands-Malades, à Plumecoq (Statte),…
[[Fichier:Vide-bouteilles de Plumecoq.jpg|vignette|centre|Le vide-bouteilles de l'ancien vignoble de Plumecoq à Statte/Huy]]
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A vis en bois. Il y en avait un au pied du Thier d'Erbonne, il appartenait au chanoine Clossar de St-Paul de...Liège. Nous avons vu ci-dessus que le curé se St-Hilaire possédait son propre pressoir.
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[[Fichier: Vis à bois du pressoir à vin.jpg|vignette|centre|Vis à bois de pressoir à vin au Musée Communal de Huy]]
  
A vis en bois. Il y en avait un au pied du Thier d'Erbonne, il appartenait au chanoine Clossar de St-Paul de...Liège. Nous avons vu ci-dessus que le curé se St-Hilaire possédait son propre pressoir.
 
  
[[Fichier:Vis à bois du pressoir à vin.jpg|vignette|centre|Détail du pressoir à vin au Musée Communal de Huy]]
 
 
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1.E.JOPKEN ''Les Vignobles Hutois de 1300 à 1600'' in ANNALES DU CERCLE HUTOIS DES SCIENCES ET DES BEAUX-ARTS TOME XVI pp.92-101.   
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*E.JOPKEN ''Les Vignobles Hutois de 1300 à 1600'' in ANNALES DU CERCLE HUTOIS DES SCIENCES ET DES BEAUX-ARTS TOME XVI pp.92-101.   
  
2.J.M.DOUCET ''Histoire d'une ville. Huy, la cité vigneronne. Le vignoble hutois dans les archives du XVIe au XVIIIe siècle''. CREDIT COMMUNAL 1992. pp.95-130.  
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*J.M.DOUCET ''Histoire d'une ville. Huy, la cité vigneronne. Le vignoble hutois dans les archives du XVIe au XVIIIe siècle''. CREDIT COMMUNAL 1992. pp.95-130.  
  
3.ELISEE LEGROS ''La Vigne. Territoire de Huy'' in ENQUÊTES DE LA VIE WALLONNE TOME V JAN/DEC 1948 pp.1-64.
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*ELISEE LEGROS ''La Vigne. Territoire de Huy'' in ENQUÊTES DE LA VIE WALLONNE TOME V JAN/DEC 1948 pp.1-64.
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*www.musee-gourmandise.be/fr/77-musee-gourmandise/articles-fond/137-le-vignoble-mosan.
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*www.vindeliege.be/la-vigne-en-belgique/L-Histoire.
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*www.marcvanel.be/confreries-et-associations-vinicoles-en-wallonie. 
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Version du 14 mars 2021 à 17:46

   PAGE EN CONSTRUCTION. PATIENTEZ S.V.P.

HISTORIQUE

LES METIERS [1]

Les métiers de Huy furent d'abord, suivant Jean d'Outremeuse en 1298, au nombre de quatre : les boulangers, les brasseurs, les mangons et les tanneurs et leurs statuts dataient du 12e siècle. Après les troubles de 1299, le nombre des métiers fut porté à onze et on vit apparaître celui des Vignerons et Coteliers.[ce dernier terme a parfois été traduit à tort par "couteliers", mais il s'agit de "cottiers" (en rapport avec les coteaux?)]. Il était attaché à la paroisse de Saint-Pierre, mais le patron des vignerons est saint Vincent, fêté le 22 janvier (et parfois aussi St-Martin). En 1610, le gouverneur du métier était I. del Haye, l'écu de la corporation montrait "Une grappe et une serpe". Au 18e siècle, le métier prit le nom du "Bon Métier des Vignerons", avec à sa tête, le gouverneur Jacques Jacquet en 1710, mais en 1733, ils étaient deux: Nicolas Jacquet et Martin Habar).

LES CEPAGES

Le vin du terroir de Huy a pour appellation le "BRIOLET". Il est produit à partir des petites grappes du Pinot noir de Bourgogne. Certains vignerons ont aussi sélectionné des grosses grappes comme la Rochaine, gros Pinot et la Rouasse, un bon Gamay. Les vignes à raisins blancs étaient plantées au début mais furent vite remplacées par du raisin noir. A la fin du 19e siècle, on fit des tentatives d'acclimatation de nouveaux cépages par exemple le Gros Pinot Bleu de Bourgogne planté par monsieur Nokin en 1875 pour remplacer le petit Pinot, qui était sujet à la coulure.

LES VIGNES

C’est au 5e siècle que le roi franc Clovis (puis Charlemagne au 9e siècle) commença à favoriser la vigne dans la vallée mosane. Du 9e au 13e siècles, les abbayes, qui possédaient déjà des vignobles à l’étranger, dans des régions moins septentrionales, décidèrent de développer une culture plus locale. La viticulture mosane connut son âge d’or du 2_13e au 15e siècle, malgré un net changement climatique survenu au début du 14e avec un temps plus froid, des étés frais et nuageux, des hivers rigoureux, ce qui ralentit beaucoup la production.

-Au Moyen Âge, aucune côte, aucun mamelon sur les deux rives n'était dépourvu de vignes, même si celles de la rive gauche profitaient mieux des rayons solaires.

-Au 17e siècle:

En 1617, le clos de la Buissière tenu par la famille Seba, qui la possède toujours aujourd'hui. 
-Au 18e siècle: 

Vignoble Rorive en St-Hilaire appartenant au Baron J.Ferdinand de Vandersteghen et tenu en 1708 par Laurent Godet avec un bail de 9 ans.

Un autre vignoble à St-Hilaire appartenant à Maximilien de la Ruelle avec un bail de 3 ans en 1710 à Hubert Dorto; Réservé au propriétaire 2 paniers de raisin à chaque vendange.

Vigne del Coronne au Thier de Bordeaux. Le 2 avril 1729, son propriétaire Emile Gallior est en défaut de payement d'une rente sur cette vigne et il l'abandonne totalement à ses créanciers.

Vignes et jardins de la Fosse hors la porte St-Denis, dont le propriétaire Charles François, comte de Berlaymont partage moitié-moitié la récolte avec un repreneur Jean Goffar, bail de 3-6-9 en 1739.

Vignoble de Bordia (Bordeaux) de l'abbé de Neufmoustier, en 1743, convention 3-6-9 avec le vigneron Jean Macquet à condition de remplacer les vignes à raisin blanc par des vignes à raisin noir. Partage moitié-moitié.

Vignoble du comte d'Oultremont au Mont Picard, bail 3-6-9 avec Joseph Joiris, partage de la récolte à parts égales avec suppression du raisin blanc également en 1747.

Vigne de Mortchamp, hors la porte des Aveugles: en 1791, le chevalier Detru paye 17 écus (60 florins Brabant) à Nicolas Philippar pour l'entretien de la vigne, mais le vigneron ne pourra s'approprier quoique ce soit provenant de la vigne.


-Au 19e siècle

Une “Société Royale Horticole et viticole de l’Arrondissement de Huy” fut fondée en 1850, puis constituée en a.s.b.l. en 1922 pour pouvoir recevoir des subsides de l’Etat.

En 1960, Mr Charles Legot replanta le vignoble de Bois-Marie de ceps de Pinot noir. A son décès en 2007, on compta 1600 pieds de vigne, qui furent repris par messieurs Dirick, Lepage et Mestrez. Ils obtinrent une “A.O.C. en 2009 et 2010 , avec une production annuelle de 2000 bouteilles de vin blanc effervescent de cépages Riesling, Sylvaner, Chardonnay et Pinot gris.

Les vignobles suivants subsistent:

La Bonne Vallée, en Plumecoq

La Ruelle Yerpen, à l'Airbonne

Au Beau Rosier, à la Saisie

Aux Charlets

Aux Malades

Au Roc, colline de la Buissière

Place du Tilleul

En Cherave

St-Léonard Ben-Ahin

Pentes de la Sarte

Chantelière

Aux Alabastries

La Marjolet

La voie des Trokes (=des grappes)


-En 1980/1990, on voit toujours en activité:

Charles Legot- Jules Marquet (clos de Leumont)-Camille Delvaux (clos du Roc)-Roger Dupont (clos des terrasses)-Constant Seba (clos St-Hilaire)-Richard Breulet et Michel Brasseur (clos du Beau-rosier). Et plus tard, Jacques Mouton (clos du Bois-Marie).


-Actuellement, on peut encore voir les vignobles suivants: [2]

A HUY

Clos du Beau Rosier, Chaussée de Waremme

Clos du Bois Marie, Chaussée de Waremme 142a

Clos de Duresse, rue Duresse 39

Clos des Prébendiers tenus par Jacques Mouton, Thier des Malades 2

Clos du Roc, avenue Reine Astrid 65

Clos Saint-Hilaire, vignoble repris par Thierry et Jacqueline Nizet en 2010, rue Saint-Hilaire 10

Vignoble de Patrick Schiltz


A BEN-AHIN

Vignoble d'Armand Goreux

Vignoble de Basile Dorbolo

Le Clos de la Buissière. Chemin de la Buissière 44. La famille Seba est installée à Huy depuis 1617 et ce, toujours dans la même maison ! En 1976, Constant Seba a reconstitué dans le quartier Saint-Hilaire, le vignoble de son grand-père exploité jusqu’en 1919. Le Clos Saint-Hilaire mêlait cultures maraîchères et viticulture, et même si ce ne fut jamais une grande exploitation, les 250 pieds qui lui permettaient toutefois de produire 400 à 500 bouteilles par an. Constant Seba est décédé en 2013, sa maison et le vignoble ont été repris par Dominik Seba, son petit-fils.

Surplombant les ruines de la léproserie du Grand-Hôpital, un vignoble de la chaussée de Waremme à Huy



PRIX DE VENTE DU VIN

En 1562, 25 aimes de vin [2] sont vendus par le Grand Hôpital de Huy à un bourgeois local, le menuisier Arnult Art à raison de 15 florins de Huy par aime.

En 1567, Ottard Fréron achète du vin "mixte blanc et rouge" à Ottard de Brialmont au prix de 5 florins/Brabant par aime.

En 1584, le Grand Hôpital vend à Henri de Franchimont et H.Garitte toute la production des vignobles de Bovegnistier à Huy au prix de 11 florins/Brabant par aime.

En 1758, vente directe au pressoir du Curé de la production du vignoble de la Blanche Maison de St-Hilaire. Le prix inclut la gabelle d'1 florin/Brabant par aime imposée par la Ville.


FISC ET TAXES

En 1582, pécule et gabelle sur les vins du pays de +/- 1/2 florin/Brabant par aime.

Chaque année, en octobre est organisée une "visitation" des vins produits. Les deux bourgmestres et 6 membres du Conseil de la Ville viennent fair à chaque vignoble le comptage des aimes et adjugent la gabelle.

En 1739,on instaure une taxe à payer par les Hutois qui vont faire fouler leur raisin dans le Comté de Namur pour éviter l'impôt hutois. Elle est d'1 florin de Huy par aime, c'est-à-dire 20 sous.


VIDE-BOUTEILLES

Ce sont des cabinets édifiés dans les vignobles, d’abord au milieu puis à flanc de coteaux sous la forme d’un petit édifice octogonal ou belvédère en briques à toiture en pavillon, à haute porte et pourvu d’une terrasse sur une citerne. Il y en avait au Long Thier, aux Grands-Malades, à Plumecoq (Statte),…


Les ruines du vide-bouteilles des Grands-Malades, chaussée de Waremme
Fichier:Vide-bouteilles de Plumcoq à Statte
Le vide-bouteilles de l’ancien vignoble de Plumcoq à Statte/Huy


PRESSOIRS

A vis en bois. Il y en avait un au pied du Thier d'Erbonne, il appartenait au chanoine Clossar de St-Paul de...Liège. Nous avons vu ci-dessus que le curé se St-Hilaire possédait son propre pressoir.

Vis à bois de pressoir à vin au Musée Communal de Huy


LE DECLIN

A l'époque contemporaine, il est surtout dû à la plus grande facilité des moyens de communication, les vins étrangers, de France, de Rhénanie, etc. arrivent chez nous en grand quantité et à meilleur compte. Et il ya auusi la concurrence de la bière !

Les guerres du 17e siècle furent très funestes pour la viticulture hutoise ( on a signalé que les troupes de passage n'hésitaient pas à se chauffer du bois des ceps!). Il y eut aussi la grande épidémie de peste en 1636, l'incendie de la ville par Louis XIV causant l'exode de nombreux habitants.

Heureusement, le vin hutois connut quand même de beaux jours aux 18e et 19e siècles.

A notre époque industrielle, la fumée des usines fut nocive aux vignes, mais ce qui leur causa le plus de tort fut le changement de mentalité des maraîchers vignerons, qui remplacèrent petit à petit leurs ceps par des 
cultures mieux adaptées au climat et aux besoins de la population, comme les fraisiers, les graines les cerisiers, plus rémunérateurs. Les maladies de la vigne furent mal gérées par manque de sélection des plantes et défaut 
d'engraisser la terre. Nos contrées connurent deux guerres successives. Vols, destructions, maraudes,.. Acheter de nouveaux plants coûtait très cher, les ouvriers étaient de mieux en mieux payés, les légumes poussaient plus 
facilement et avaient un meilleur rendement...


SOURCES

  • E.JOPKEN Les Vignobles Hutois de 1300 à 1600 in ANNALES DU CERCLE HUTOIS DES SCIENCES ET DES BEAUX-ARTS TOME XVI pp.92-101.
  • J.M.DOUCET Histoire d'une ville. Huy, la cité vigneronne. Le vignoble hutois dans les archives du XVIe au XVIIIe siècle. CREDIT COMMUNAL 1992. pp.95-130.
  • ELISEE LEGROS La Vigne. Territoire de Huy in ENQUÊTES DE LA VIE WALLONNE TOME V JAN/DEC 1948 pp.1-64.
  • www.musee-gourmandise.be/fr/77-musee-gourmandise/articles-fond/137-le-vignoble-mosan.
  • www.vindeliege.be/la-vigne-en-belgique/L-Histoire.
  • www.marcvanel.be/confreries-et-associations-vinicoles-en-wallonie.


REFERENCES

  1. voir http://www.wikihuy.be/index.php?title=Anciens_M%C3%A9tiers_de_Huy
  2. une aime de vin équivalait selon les régions à une capacité de 135 à 160 litres, mais à 180 litres à Huy, c’est-à-dire 140 bouteilles à grosse panse ou pots d’ 1,28 litre



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