Bacasable 12

Sommaire

1 Château ferme d'Ouffet

Château ferme d'Ouffet

Ce que nous apprend l'inventaire du patrimoine immobilier culturel Wallon

A proximité de la Cour de Justice, englobant un donjon du XVIe siècle ouvert sur la basse-cour, belle demeure du XVIIe siècle, agrandie et transformée au XVIIIe siècle, constituant la partie la plus ancienne de l'ensemble, exploitation en moellons de grès et calcaire avec donjon au sud-est.
La «tour, jointive à une maison en pierre» est mentionnée déjà en 1314, alors que Jacques dit Le clerc d'Ouffet en fait relief.
Accès jadis directement à l'étage par une porte cintrée, sur piédroits chaînés.
Rares et petites baies d'origine, à linteau droit, autrefois protégées par des contrevents.
Porte basse au niveau du r.d.ch., autres fenêtres refaites tardivement. Traces de petites ouvertures chaînées à l'arrière.
Dans le prolongement du donjon, ancienne grange à entrée charretière cintrée, rebouchée, et étables sous fenil aux ouvertures à linteau droit transformées.
Travée droite en moellons de calcaire réglés, percée de baies rectangulaires à piédroits harpés, du 2e quart du XVIIIe siècle.
Maçonnerie réglée à l'arrière également.
Porte du XVIIe siècle à linteau droit sur piédroits chaînés et double rangée de jours d'aération. Autres percements récents.
Étables sous fenil transformées au sud ouest.
Petites baies anciennes conservées à gauche.
Bâtière de tuiles en sud. Cour fermée au nord-est par un petit bâtiment remanié, appuyé contre la façade du château et couvert d'un Mansard percé de lucarnes à fronton triangulaire. Ancienne remise à voiture.
Ouverte sur le parc, façade sud du château en plusieurs temps, unifiée par un badigeon jaune paille. Maçonnerie de briques sur soubassement de moellons (sauf pour le donjon englobé à gauche. Deux niveaux et demi de grandes baies à linteau droit de hauteur dégressive. Porte précédée de deux volées d'escaliers convergentes bordées d'un beau garde-corps en fer forgé. Baies rectangulaires également en façade nord.
Contre le pignon sud-est, tour carrée aux faces limitées par des chaînes d'angle harpées. Traces des percements du XVIIe siècle conservés à l'est : baies à traverse aux deux premiers niveaux, petite fenêtre à linteau droit sous la toiture. Appuis prolongés en bandeaux continus.
Pavillon d'ardoises surmonté d'un clocheton carré puis d'un couronnement pyramidal à bulbe, avec belle girouette en fer forgé.
Contre la face nord, curieuse construction en moellons prolongée par un «chevet» à deux pans. Peut-être ancienne chapelle? Percements à linteau droit du début du XIXe siècle. A l'est du château, importante grange en briques sur soubassement de moellons de calcaire. A gauche, entrée charretière cintrée. Autres ouvertures à linteau droit. Bâtière d'ardoises. Début du XIXe siècle.

Chronologie historique

Le Baron Joseph de CALWAERT, (1815-1877) épouse Marie-Isabelle de MODAVE de MASOGNE (1812-1841) et se remarie avec Félicité de LOETS de TRIXHE (1817-1887). Ils sont propiétaires et occupent le château ferme d’Ouffet depuis ???

1877 Joseph de CALWAERT décède et sa veuve vend la propriété la même année. Voir les documents.

1877 Adolphe Aurèle VALCKENAERE (Bruges 12.04.1826_Ouffet 23.07.1896) époux d'Adélaïde PLASSCHAERT vend son hôtel de maître à Bruges et acquiert le château et une grande partie des terres cette même année.
Il achète également d'autres terrains avec l'aide de son beau-frère Pierre FERMONT, voir les documents ci-dessous.
Adolphe Aurèle VALCKENAERE et son épouse résident au château. Ils ont deux filles : Valérie, qui décède en bas âge et Caroline (1854-1893).

???? Caroline épouse Emile DEKENS (1840-1903), ils résident très probablement (?) au château.

1886 Le couple a une fille, Gabrielle, née à Etterbeek le 24 octobre 1886. Elle perd sa mère à l’âge de sept ans, en 1893, son père à 17 ans en 1903.
A la mort de ce dernier, elle vit principalement à Ouffet et heureusement, elle voit régulièrement sa cousine Louisa FERMONT qui habite au château de Harzé.

1896, le 23 juillet, Adolphe VALCKENAERE décède au château.
A la mort de ce dernier, Gabrielle DEKENS vit principalement à Ouffet dans la partie tour du château. Son père fait les allers et retours entre Ouffet et Bruxelles pour ses affaires, heureusement elle voit régulièrement sa cousine Louisa Fermont qui habite Harzé.

1897, le 21 mai, le fermier locataire Pierre Antoine Oscar MERCIER né le 17 août 1860 à Fairon et son épouse Marie Caroline GILTAY née le 12 octobre 1863 à Sprimont (mariage le 14.05.1891) quittent Comblain-Fairon pour venir s'installer dans la partie gauche du château, le corps de logis de la ferme ne sera construit qu’en 1914.

1906 Au décès de sa cousine Louisa FERMONT, Gabrielle VACKENAERE est alors très seule jusqu’au jour où elle croise Edgar de POTTER d’INDOYE, voir plus loin.

1908, le 8 mai, les fermiers locataires MERCIER-GILTAY s’en vont, ils sont remplacés par Lambert Joseph RENAVILLE né le 3 février 1851 à Chambralles (Aywaille) et son épouse Marie Elisabeth GODEAU née le 9 mai 1865 également à Chambralles (mariage le 1 décembre 1882) qui viennent d'Aywaille.
Ils s’installent au château comme les MERCIER puisque le corps de logis de la ferme ne sera construit qu’en 1914.

1908, le 9 juin, Gabrielle épouse l’écuyer Edgar de POTTER d'INDOYE, ils s'installent à Harzé. Gabrielle, en effet, hérite en 1906 du château de sa cousine Louisa FERMONT.
Pendant la guerre 14-18, toute la famille se retrouve à La Haye. Edgar est un des responsables de la Croix-Rouge de Belgique.

NB : Cette période de guerre à Harzé et le rôle joué par Edgar à La Haye sont parfaitement décrits par Jean-Marc Havelange dans son livre « Stanislas va revenir » L’histoire de Stanislas Flohimont, soldat volontaire (14-18) Collection P.A.C. Aywaille.

1908 Edgar et Gabrielle acceptent de louer la partie droite du château côté tour au Baron et à la Baronne Charles de RADZITZKY d’OSTROWICK.
Le Baron Charles de RADZITZKY d’OSTROWICK est né le 29 février 1884 à Liège. Il épouse le 5 août 1907 à Habay-la-Neuve la Baronne Jeanne de BONHOME née le 15 septembre 1887 à Habay-la-Neuve.
Charles subira la déportation en Allemagne pendant la guerre 14-18, son nom figure sur la plaque commémoratrice du monument de la Grand-Place à Ouffet.
Ils ont huit enfants, sept sont nés à Ouffet dont Henri de Radzitzky d’Ostrowick, né le 3 décembre 1919 à Ouffet, volontaire de guerre Brigade Piron, mort au combat à Zandvoort (Hollande le 9 octobre 1944) durant la guerre 40-45.
Le ménage occupe le château de 1908 à 1926.

03.05.2016

1914 Construction du corps de logis de la ferme.

1919 D’importants travaux d’aménagement sont exécutés au château, apparemment pour donner plus d’espace à la famille Charles de RADZITZKY d’OSTROWICK, deux ménages cohabitant au château.

1925, Lambert Joseph RENAVILLE et son épouse Marie Elisabeth GODEAU prennent leur retraite et s'installent rue du Perron au N°47 de l'époque, actuel N°8. Pour info: leur fils, également prénommé Lambert Joseph avait déjà quitté l'exploitation familiale en 1916 pour la ferme du château de Himbe.

1925, le 27 avril, viennent de Sart (Poulseur) Alphonse Joseph GRUSLIN né le 20 juillet 1866 à Pouhon (Ernonheid), son épouse Marie Françoise Hubertine FOUARGE née le 6 juillet 1870 à Aywaille (mariage le 11.11.1899) et cinq fils et une fille, ils remplacent la famille RENAVILLE au château.
L'aîné des fils, Emile Joseph Alphonse GRUSLIN né le 7 septembre 1905 à Xhoris époux de Régine Hermine Emile QUOILIN née le 25 novembre 1906 s'installe avec ses parents au corps de logis de la ferme (N°40, actuel N°13).

1926 Départ de la famille Charles de RADZITZKY d’OSTROWICK pour le château de Verdenne à Marenne, Charles y décèdera le 23 avril 1969 et son épouse le 10 mai 1935.

1935, le 13 mars, le second fils d’Emile Gruslin, Joseph Constant GRUSLIN né le 4 octobre 1907 à Poulseur épouse le Simone Hubertine LALLEMAND née le 29 juin 1911 à Ouffet.
Ils s'installent au château, la famille Lambert Joseph RENAVILLE ayant quitté en 1925.
Note : une fille, Marie Hélène GRUSLIN épouse Barthélemy LALLEMAND, voir la ferme d'Odeigne.

1945 Étienne de POTTER d'INDOYE, volontaire de guerre, est engagé au 4e Bataillon de Fusiliers qui participe à la campagne d’Allemagne avec la 9° Armée Américaine du Général Simpson.

1946, le 8 juin, Étienne Ghislain Vincent Emile de POTTER d'INDOYE, écuyer, né à Etterbeek le 8 février 1921, épouse à Bruxelles, le 8 juin 1946 Antoinette Marie Madeleine Emma THYS, née à Dalhem le 8 septembre 1927.
Etienne est un des six enfants d’Edgar de POTTER d'INDOYE (1877-1924) et de Gabrielle DEKENS. (1886-1949) Lire plus haut.

1946 ou 47, les familles GRUSLIN-QUOILIN et GRUSLIN-LALLEMAND quittent dépendances et château pour le village (un au Doyard, l’autre à Temme) avant de s'expatrier au Canada respectivement en 1949 et 1950.

1948, le 20 avril, l'Ecuyer Étienne Ghislain Vincent Emile de POTTER d'INDOYE, fils d'Edgar de POTTER d'INDOYE (1877-1924) et son épouse (voir plus haut), s'installent au château et exploitent la ferme jusqu'au début des années 1990. Il est un des premiers à réussir l’acclimatation du bétail nivernais en Belgique.
A partir de 1948, la maison de la ferme est occupée par du personnel du château, parfois louée à des particuliers.