Abbaye de Solières : Différence entre versions

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L’ancienne abbaye de Solières était un monastère belge de moniales cisterciennes sis sur les hauteurs de Meuse, à Ben-Ahin, entre Andenne et Huy, dans la vallée de la Solières. Fondé à la fin du XIIe siècle comme communauté augustinienne il passa peu après à l’ordre cistercien. L’abbaye fut supprimée, et les moniales furent chassées de leur domaine, par le pouvoir révolutionnaire français (1795). Le palais abbatial s’appelle aujourd’hui ‘Château de l'Abbaye de Solières’.<br />
 
L’ancienne abbaye de Solières était un monastère belge de moniales cisterciennes sis sur les hauteurs de Meuse, à Ben-Ahin, entre Andenne et Huy, dans la vallée de la Solières. Fondé à la fin du XIIe siècle comme communauté augustinienne il passa peu après à l’ordre cistercien. L’abbaye fut supprimée, et les moniales furent chassées de leur domaine, par le pouvoir révolutionnaire français (1795). Le palais abbatial s’appelle aujourd’hui ‘Château de l'Abbaye de Solières’.<br />
 
L’ensemble des bâtiments et les alentours furent classés au patrimoine immobilier de Wallonie en 1984.<br />
 
L’ensemble des bâtiments et les alentours furent classés au patrimoine immobilier de Wallonie en 1984.<br />
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==Histoire==
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Lambert et Henri, fils d’Hugues de Beaufort, seigneur des lieux, décident de construire sur leur terre un oratoire dédié à la Vierge Marie, et d’y fonder une communauté religieuse chargée d’y assurer l’office divin, pour une fondation ayant eu lieu au début du XIIe siècle (1127 ?). Plus tard, un document antérieur à 1229 atteste de la présence d’une communauté de religieuses de tradition augustinienne (règle de saint Augustin). L’hospitalité des pèlerins est probablement leur activité principale.<br />
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Suivant le grand mouvement monastique cistercien, la communauté de Solières demande et obtient son affiliation à l’ordre de Cîteaux en 1229. L’autorisation leur en est donnée par l’évêque de Liège Jean d'Eppes, admirateur de l’Ordre de Cîteaux. Cette affiliation est ratifiée par le pape Grégoire IX en 1231. Solières devient abbaye de moniales cisterciennes. Isabelle de Bonen en est la première abbesse.<br />
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Comme les autres abbayes de la région Solière passe par des périodes d’incertitudes et de guerres qui entrainent misères et dévastations dans la région et dégâts dans les monastères. Ainsi lors de la guerre de la Vache qui ravagea le Condroz au XIIIe siècle. Ensuite ce sont les soldats de Nimègue qui rançonnent l’abbaye qui se relevait à peine d’un grave incendie (1400). Lorsque la situation est tendue et les vies en danger, les moniales se retirent dans leur refuge urbain de Huy.<br />
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Lorsque la paix revient les moniales retournent à Solières. Les xviie et xviiie siècles sont une période de grands travaux: en 1618 l’église est reconstruite. Les abbessesMarie de Cassal (1648-1663), Agnès de Sélys (1663-1695) et Barbe de Caverenne (1727-1765) sont les maitresses d’œuvre des bâtiments qui ont survécu jusqu’aujourd’hui.<br />
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Catherine de Matagne, élue en 1765, est la dernière abbesse de Solières. Elle meurt en 1793. En 1795 les moniales sont chassées de leur monastère par le pouvoir révolutionnaire français. Elles se réfugient une fois de plus dans leur maison de Huy. Les bâtiments du monastère sont vendus comme biens nationaux en 1797. Le premier acquéreur, André Ackerman, s’empresse de démolir l’église abbatiale pour en utiliser le matériau à d’autres fins.<br />
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Plus tard, en 1807, Charles Desoer transforme le quartier abbatial en château. Ses descendants occupent le château jusqu’en 1929. Vidé d’une grande partie de son précieux mobilier d’origine le château passe entre les mains de la coopérative d’assurance du parti socialiste belge qui y installe un home pour adolescents. Le château revient entre les mains d’un propriétaire privé en 1999, qui crée une association appelée ‘’Abbaye de Solières’’, chargée de promouvoir le domaine.<br />

Version du 29 septembre 2014 à 10:07

L’ancienne abbaye de Solières était un monastère belge de moniales cisterciennes sis sur les hauteurs de Meuse, à Ben-Ahin, entre Andenne et Huy, dans la vallée de la Solières. Fondé à la fin du XIIe siècle comme communauté augustinienne il passa peu après à l’ordre cistercien. L’abbaye fut supprimée, et les moniales furent chassées de leur domaine, par le pouvoir révolutionnaire français (1795). Le palais abbatial s’appelle aujourd’hui ‘Château de l'Abbaye de Solières’.
L’ensemble des bâtiments et les alentours furent classés au patrimoine immobilier de Wallonie en 1984.

Histoire

Lambert et Henri, fils d’Hugues de Beaufort, seigneur des lieux, décident de construire sur leur terre un oratoire dédié à la Vierge Marie, et d’y fonder une communauté religieuse chargée d’y assurer l’office divin, pour une fondation ayant eu lieu au début du XIIe siècle (1127 ?). Plus tard, un document antérieur à 1229 atteste de la présence d’une communauté de religieuses de tradition augustinienne (règle de saint Augustin). L’hospitalité des pèlerins est probablement leur activité principale.
Suivant le grand mouvement monastique cistercien, la communauté de Solières demande et obtient son affiliation à l’ordre de Cîteaux en 1229. L’autorisation leur en est donnée par l’évêque de Liège Jean d'Eppes, admirateur de l’Ordre de Cîteaux. Cette affiliation est ratifiée par le pape Grégoire IX en 1231. Solières devient abbaye de moniales cisterciennes. Isabelle de Bonen en est la première abbesse.
Comme les autres abbayes de la région Solière passe par des périodes d’incertitudes et de guerres qui entrainent misères et dévastations dans la région et dégâts dans les monastères. Ainsi lors de la guerre de la Vache qui ravagea le Condroz au XIIIe siècle. Ensuite ce sont les soldats de Nimègue qui rançonnent l’abbaye qui se relevait à peine d’un grave incendie (1400). Lorsque la situation est tendue et les vies en danger, les moniales se retirent dans leur refuge urbain de Huy.
Lorsque la paix revient les moniales retournent à Solières. Les xviie et xviiie siècles sont une période de grands travaux: en 1618 l’église est reconstruite. Les abbessesMarie de Cassal (1648-1663), Agnès de Sélys (1663-1695) et Barbe de Caverenne (1727-1765) sont les maitresses d’œuvre des bâtiments qui ont survécu jusqu’aujourd’hui.
Catherine de Matagne, élue en 1765, est la dernière abbesse de Solières. Elle meurt en 1793. En 1795 les moniales sont chassées de leur monastère par le pouvoir révolutionnaire français. Elles se réfugient une fois de plus dans leur maison de Huy. Les bâtiments du monastère sont vendus comme biens nationaux en 1797. Le premier acquéreur, André Ackerman, s’empresse de démolir l’église abbatiale pour en utiliser le matériau à d’autres fins.
Plus tard, en 1807, Charles Desoer transforme le quartier abbatial en château. Ses descendants occupent le château jusqu’en 1929. Vidé d’une grande partie de son précieux mobilier d’origine le château passe entre les mains de la coopérative d’assurance du parti socialiste belge qui y installe un home pour adolescents. Le château revient entre les mains d’un propriétaire privé en 1999, qui crée une association appelée ‘’Abbaye de Solières’’, chargée de promouvoir le domaine.