Le CHÂTEAU de HUY par Laurent MELART

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Le premier Tchestia de Huy date du IXe siècle. Ici, son état au début du XVIIe siècle


Note préliminaire : nous rappelons au lecteur , comme nous l’avons fait précédemment dans notre page intitulée “HUY par Laurent MELART” sur ce WikiHuy, que puisqu’il s'agit bien d'une transcription et non d'une traduction de quelques pages du livre “Histoire de Huy, de son château et ses Antiquités", paru en 1641, nous avons cru bon de maintenir la ponctuation imposée par l'auteur, le bourgmestre Laurent Melart, mais, aussi, de respecter scrupuleusement la façon de s'exprimer de l'époque. Néanmoins, en proposant entre des parenthèses certains mots plus de notre époque, nous avons voulu aider quelque peu la lecture. Nous nous sommes également permis de scinder le texte d'origine en quelques rubriques titrées à notre façon.




LE CHÂTEAU ET SON ORIGINE

Aureus de l’empereur romain Antonin le Pieux.Avers et revers-IIe siècle

L'Empereur Anthoine (ANTONIN), dit le Débonnaire (le Pieux), qui vivait environ l'an 139, et qui pour correspondre à ce titre, avait pour devise, aussi bien que d'effet, "Mieux vaut sauver un, que tuer mille", arrivant e la Gaule Belgique, aux environs de la Meuse, l'an de la sainte Nativité de notre Sauveur 148, le dixième de son Empire, y passant et remarquant sa structure, et se plaisant en sa belle et salubre situation, épaulée d'un rocher admirable, et l'ayant environnée et fermée de murailles, aux endroits où elle ne l'était pas,la baptisa du nom de Bienfaite, et le château de Bienassis, et de vrai elle est telle (ainsi), car si du pont on tourne la vue tout à l'entour, il semble qu'elle fait une plaine toute "circuite" et ceinte de montagnes, et que la Meuse soit comme enserrée et enclavée dans leurs enceintes. Séjournant, ledit Empereur (,) en Gaules, y faisait non seulement sa principale demeure et résidence, mais augmenta aussi (le nombre des édifices dudit château, que Godart fils d'Octave Roi d'Agripine, nommée aujourd'hui Cologne, de Tongres, et de Brabant y avait bâti l'an 142 sur ledit rocher à droite de la Meuse.

                         Le Pape Grégoire X y passant, dit n'avoir vu en tous ses voyages, de plus grand, de plus beau, ni de plus fort (château) (note= au XIIIe siècle entre 1271 et 1276)


L'EMBELLISSEMENT DU CHÂTEAU

Mais depuis ce temps-là il a été agrandi de plusieurs édifices et fortifications par Jean GUY (Jean II de Dampierre), qui était l'an 1288 Evêque de Liége, ayant ajouté à la tour, dite BASIN, de laquelle on peut découvrir le pays le plus haut et montagnard qui l'environne, une grande salle, dite, de Flandre, l'appelant ainsi, pour le respect de la maison de Flandre, de laquelle il était sorti et sépara les édifices de "sous trains" de la tête dudit château par un grand escalier et basse-cour, où il y avait aussi une citerne; à la structure desdits édifices on trouva dans les fondements (fondations), une monnaie de cuivre ou métal, ayant (,) imprimé en son centre (,) et milieu l'effigie dudit Empereur, en la circonférence de laquelle ces mots étaient gravés "Anthonius Piissimus Imperator", véritablement tel, si l'on regarde et épluche sa vie aimable pour la "débonnarité", agréable, se communiquant et distribuant à tous, ne voulant que l'on refusât l'entrée de sa Cour, à qui avait affaire de lui (à faire à lui), en campagne, sa garde n'empêchant les approches de sa personne, à qui lui voulait parler (voulait lui parler), estimant d'avoir fait une bonne journée, quand ceux qui l'en requéraient, étaient ressentant (ressentaient) les fruits et effets de ses grâces , et "munificiées" (munificences), et se reconnaissant être homme ne voulait leur être Dieu par leurs adorations, bien par ses libéralités et faveurs , c'est assez, je passe le(s) borne(s) de mon histoire, à laquelle je retourne.

Cet Evêque de Flandre dont j'ai parlé a encore adjoint aux édifices dudit château la tour de DAMIETTE, en signal et mémoire de la victoire, que les Chrétiens Croisés eurent contre les Sarrasins en Egypte, où la ville de Puits Damiette est située, laquelle ils prirent et gagnèrent l'an 1271. Son successeur Radulf ou Radut fit faire trois ans après la salle ronde , et le Cardinal de la Marche (note=XVIe siècle 1505-1535) l'a aussi en son temps merveilleusement embelli et fortifié, une des principales tours d'iceluy (une de de ses tours principales), faite en batterie porte encore aujourd'hui le nom de tour de la Marche: et ce qui s'admire, c'est un puits artificiel en une grande tour au milieu du château, la flèche de laquelle a été ci-devant si haute, que le dessus, ou cime servait de "prospect" pour découvrir une grande étendue tant de (du) Condroz fort relevée et de haute vue que de la Hesbaye et pays rivageois: elle fut démolie et démise de son comble, lorsque Henri de VALOIS second du nom (note=XVIe siècle:1547-1559), Roi de France, assiégeait Dinant, depuis elle a été rebâtie et redressée en telle hauteur qu'elle se voit présentement par le feu Prince(-Evêque) Ernest de BAVIERE (note=1588-1612). Ce puits "cavé et ciselé" dans un rocher avec grands frais et travail, va prendre son eau au fond de la Meuse, "indéficiente" (sans défaut, pure) et inépuisable en sa source, qui vient aussi des fontaines, si copieuse et abondante, outre la citerne dont j'ai parlé, qu'elle en peut servir toute une garnison que l'on pourrait loger, et entretenir dans ce château, ce qui manque à beaucoup d'autres forteresses, et cela fait souvent, qu'elles ne peuvent pas tenir ni fatiguer par longueur de temps leurs assiégeants, tant qu'elle pourrait par la force de leur assiette et de leurs remparts, comme on a vu dernièrement au siège du château de Limbourg, édifié sur fond de roche, qui après la prise de Maastricht étant environné (entouré) de l'armée des Etats des Provinces Unies se rendit dans (en) moins de trente-six heures, principalement faute d'eau, qui autrement l'eut arrêtée et tenue quelque temps, et par un secours possible l'eut écartée, cet élément liquide étant aussi nécessaire à la conservation et défense de la vie que le pain et la terre nous donne, la substance solide voulant être nécessairement réparée (séparée ?) de la fluide , dont comme l'eau est une qualité, qui entretient une garnison, l'on peut dire, qu'une place est forte, où elle se trouve, et ce château de Huy en étant bien servi et accommodé , on conclut qu'avec les autres moyens, qu'il y a, soit qu'on regarde son lit, ses murailles, boulevards, ravelins, casemates, parapets et autres fortifications raccourcies, qu'il est un des plus forts, qui soit en Gaules Belgiques, et Celtiques, et réputé tel des Français (eux-) mêmes, et de fait un Roi de France, ayant fait peindre et pourtraire (fait le portrait) les (des) plus fortes places, et citadelles de l'Europe en une galerie à Fontainebleau, qui est l'une de ses maisons de plaisance, entre autres, y a fait tirer au naturel le château de Huy, lui faisant tenir rang de forte et considérable place.


LE CHÂTEAU, REFUGE ET ASILE DE PRINCES

Médaille du pape Grégoire XII vers 1405
Le château de Huy en 1585 par Filips Galle. Musée communal de Huy

Ce château a été le refuge et l'asile quelquefois des Evêques et Princes de Liége, surpris de (par des) guerres , comme il advint l'an 1204après la mort d'Albert, comte d'Alborch (de Dagsbourg), qui avait fait donation du Comté de Moha à l'Eglise de saint Lambert, car le Duc de Brabant voulant mettre garnison dans le château dedit (dudit) Moha et en recevoir les fruits et revenus, jusqu'à temps qu'Hugues de Pierpont (Pierrepont), alors Evêque de Liége, lui eut remboursé une grande somme de deniers, qu'il disait avoir prêtée audit Comte; pour contraindre ledit Evêque à ce ( pour y contraindre ledit Evêque de venir), vint avec une armée devant Liége, sans lui avoir dénoncé (déclaré la) guerre, pensant le surprendre et forcer, comme il fit (ce qu'il fit), de sorte que ledit Pierpont (Pierrepont) pour éviter la fureur,, fut contraint de se retirer audit château, où il assembla des forces pour lui résister, et où les Hutois lui prêtant secours s'adjoignirent aux troupes qui poursuivaient et talonnaient ledit de Brabant, qui se retirant et tirant à grands traits (filant à toute allure) en son pays s'alla planter (alla s'établir) à Steps( Steppes) chez (près de ) Montenac (Montenaeken), lequel fait frontière , où ledit évêque lui donna et gagna la bataille, de laquelle je parlerai plus amplement en lieu où (quand) il y viendra plus à propos. Pierpont (Pierrepont) même lors (alors) que l'Evêché de Liége était en dispute entre deux élus, la ville et le château ont toujours été l'asile et la retraite de l'un d'eux, comme quand Albert de Louvain, Evêque de Liége fut assassiné à Reims par trois coups-jarets (coup-jarrets) envoyés à cet effet par l'Empereur Henry quatrième (Henri IV), qui avait créé Lothaire, frère du Comte de Horstade (Hofstade) Evêque de Liége -notez que de ce temps-là, un Empereur s'attribuait le droit de création ou élection d'un Evêque, comme il se voit en ce que ( comme on put le constater lorsque ) Théoduin de Bavière nonobstant l'élection faite par le chapitre de Liége d'un autre, fut pourvu par un Empereur l'an 1048, le fort emporta le faible, et qu'après ledit Théoduin, il y établit Henry de Thou (=de Verdun), et après celui-ci Obert de Brandebourg, et que plusieurs autres suivants ont été "faits" de la main d'un Empereur, comme il se verra en la vie des Evêques, lorsque j'en parlerai, mais depuis, savoir l'an 1121 , au Concile de Reims l'Empereur a cédé à ce droit prétendu en faveur des Eglises, auxquelles il a restitué ou concédé le droit de telle élection ce que je dis néanmoins que je vois, qu'il ait encore conféré les "regaux" (régals, cadeaux?) à des suivants-. Ce Lothaire craignant le tumulte du peuple contre lui, à raison de cet assassinat, et à la vengeance, qu'en voulaient faire les Ducs d'Ardenne, et de Lorraine grièvement offensés de ce meurtre fait, en la personne dudit Albert frère dudit de Lorraine, se retira au château de Huy attendant le secours de ses amis, auxquels il avait envoyé (fait appel).
















CONCLUSION

Anonyme-1629 : le château de Huy. Musée Communal
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PP 30-31

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