L'ABBAYE DE FLÔNE : Différence entre versions
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− | [[Fichier :Plan de | + | [[Fichier :Plan de l'abbaye de Flône.jpg|vignette|centre| Plan de l’abbaye de Flône, dessin extrait du fascicule « L’abbaye de Flône » édité par le Collège communal d’Amay]] |
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Construite dans le troisième quart du XVIIe siècle, elle est en forme de croix latine. Elle joint la partie des communs et la partie canoniale de l’abbaye. On y voit, entre autres : | Construite dans le troisième quart du XVIIe siècle, elle est en forme de croix latine. Elle joint la partie des communs et la partie canoniale de l’abbaye. On y voit, entre autres : | ||
− | - dans la nef, les fonts baptismaux du XIIe siècle et le bénitier, également roman et tous deux gravés de remarquables figures symboliques. | + | - dans la '''nef''', les fonts baptismaux du XIIe siècle et le bénitier, également roman et tous deux gravés de remarquables figures symboliques. |
− | - dans le chœur, les stalles de 1662, sculptées de colonnes torses à chapiteaux corinthiens et nombreux reliefs imagés. Le maître-autel en marbre à éléments dorés date de 1665. | + | |
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− | L'ancienne abbaye de Flône montre toujours d'amples constructions en Renaissance mosane du XVIIe siècle et son église possède un riche mobilier : maître-autel, stalles, chaire de vérité, banc de communion, fonts baptismaux, etc...Cette ancienne église abbatiale, maintenant église paroissiale de Flône, contient en effet de nombreux trésors d’art et d’architecture. Citons en plus de ceux déjà renseignés plus avant dans la rubrique consacrée à l’église: | + | L'ancienne abbaye de Flône montre toujours d'amples constructions en Renaissance mosane du XVIIe siècle et son église possède un riche mobilier : maître-autel, stalles, chaire de vérité, banc de communion, fonts baptismaux, etc...Cette ancienne église abbatiale, maintenant église paroissiale de Flône, contient en effet de nombreux trésors d’art et d’architecture. Citons '''en plus''' de ceux déjà renseignés plus avant dans la rubrique consacrée à l’église: |
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• Aux autels latéraux, deux tableaux d'Englebert Fisen surmontés de médaillons sculptés représentant les donateurs : le comte et la comtesse de Hermalle | • Aux autels latéraux, deux tableaux d'Englebert Fisen surmontés de médaillons sculptés représentant les donateurs : le comte et la comtesse de Hermalle | ||
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• A la tribune, un buffet et des orgues remarquables créés en 1710 par le facteur malinois Karel Dillens (classés au patrimoine majeur de Wallonie). Console exceptionnelle à trois claviers. | • A la tribune, un buffet et des orgues remarquables créés en 1710 par le facteur malinois Karel Dillens (classés au patrimoine majeur de Wallonie). Console exceptionnelle à trois claviers. | ||
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• Sous un baldaquin néoclassique, la châsse de sainte Denise, contenant les reliques d'une martyre du début du christianisme (visibles à travers de petits orifices). La sainte est encore vénérée aujourd'hui. | • Sous un baldaquin néoclassique, la châsse de sainte Denise, contenant les reliques d'une martyre du début du christianisme (visibles à travers de petits orifices). La sainte est encore vénérée aujourd'hui. | ||
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• Les vitraux abstraits d’Armand Romainville datent de 1964. | • Les vitraux abstraits d’Armand Romainville datent de 1964. | ||
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En 1921, les Dames de l’instruction chrétienne acquièrent l’ensemble des bâtiments et en font leur maison principale. L’abbaye devient alors l'Institut de l’Instruction Chrétienne. Un internat pour jeunes filles est ouvert. Au fil des années l’institut s’ouvre à la mixité. Des élèves externes sont admis. Des annexes sont construites, et une passerelle fermée au-dessus de la chaussée romaine permet de joindre le « château Goffart » qui date de 1905 ; un hall de sport complète l'ensemble. | En 1921, les Dames de l’instruction chrétienne acquièrent l’ensemble des bâtiments et en font leur maison principale. L’abbaye devient alors l'Institut de l’Instruction Chrétienne. Un internat pour jeunes filles est ouvert. Au fil des années l’institut s’ouvre à la mixité. Des élèves externes sont admis. Des annexes sont construites, et une passerelle fermée au-dessus de la chaussée romaine permet de joindre le « château Goffart » qui date de 1905 ; un hall de sport complète l'ensemble. | ||
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En décembre 2007, un incendie se produit dans la tour d'angle provoquant des dégâts aux boiseries. | En décembre 2007, un incendie se produit dans la tour d'angle provoquant des dégâts aux boiseries. | ||
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En 2008, les violentes pluies du début juillet provoquent inondations et même éboulement de terres et rochers le long de la chaussée romaine sans compromettre pour autant la rentrée scolaire. | En 2008, les violentes pluies du début juillet provoquent inondations et même éboulement de terres et rochers le long de la chaussée romaine sans compromettre pour autant la rentrée scolaire. | ||
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En 2018, l'école fondamentale comprend plus de 450 élèves tandis que plus de 1000 élèves suivent les cours secondaires. | En 2018, l'école fondamentale comprend plus de 450 élèves tandis que plus de 1000 élèves suivent les cours secondaires. | ||
Lors de cette même année, un incendie démarré dans la chapelle, très vite maîtrisé, provoque des dégâts limités aux boiseries et châssis de fenêtres. | Lors de cette même année, un incendie démarré dans la chapelle, très vite maîtrisé, provoque des dégâts limités aux boiseries et châssis de fenêtres. |
Version du 20 avril 2025 à 21:24
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Sommaire
[masquer]SITUATION
Légende du plan: 1.Eglise 2. Brasserie et pressoir à vin 3.Maison de la dîme 4. Ailes conventuelles 5.Prélature
L'abbaye de Flône est située sur les bords de la Meuse, au milieu d'épaisses frondaisons enserrées entre les montagnes, à Flône, aujourd'hui section de la commune d’Amay se trouvant à 10 km à l'est de Huy, en Belgique, dans la Province de Liège.
ORIGINE
À l'origine, vers 1075, trois frères laïcs désirent se retirer du monde et vivre comme religieux. Ils se prénomment Rodolphe, Félicien et Lambert, et sont natifs de Hesbaye. Ils mettent à la disposition de l'église qu'ils viennent de fonder leurs vastes propriétés de Geer, Imcourt, Haneffe, Perwez, Trognée et Gérimont-les-Jauche. Ils s’installent sur des terres données par l’évêque de Liège, Henri de Verdun, au lieu-dit Flône, là où le ruisseau du même nom se jette dans la Meuse. Ce territoire est prélevé sur la mense épiscopale de l'évêque en vue d'y bâtir un hospice, un oratoire (1070), des moulins, des viviers, etc. Il semble aussi que l’évêque souhaitait y voir fonder une halte pour les voyageurs empruntant la chaussée romaine de Tongres-Arlon. Travaillant de leurs mains, les trois frères canalisent la Flône et y bâtissent plusieurs moulins, construisent un gîte pour voyageurs et un oratoire dédié à saint Matthieu.
=HISTOIRE
Vers 1189, le prieuré fondé en 1075 devient abbaye de chanoines et s’affilie à l’ordre des Chanoines réguliers de saint Augustin. Selon Émile Poumon, la charte de fondation du prieuré date de 1091, prieuré élevé en abbaye en 1139. Ces chanoines desservent les paroisses des environs. Flône se développe rapidement grâce aux bienfaits et aux donations des comtes de Clermont et de Moha, des comtes d'Aska et de Beaufort, etc… Le monastère fut meurtri par les troupes calvinistes du prince d’Orange en 1568 du fait des guerres de religion. Mais la renaissance, aux XVIIe et XVIIIe siècles, a permis différentes constructions formant un ensemble autour d’une double cour, au centre de laquelle se trouve l’église Saint-Mathieu. Le monastère acquit aussi, à cette époque, un vaste domaine et les droits qui s'y rattachaient. Au XVIe siècle, les chanoines déploient une activité industrielle et agricole remarquable. La brasserie est construite en 1550 sous l’abbatiat de Philippe d’Orjo (1545-1555), dont l’impressionnante pierre tombale est conservée dans l’église. Remaniée aux XVIIe et XVIIIe siècles, la brasserie est la partie la plus ancienne de l’ensemble des bâtiments. En outre, au XVIIe siècle, l'abbaye possède une école renommée.
Les sérieux troubles qui accompagnent les guerres de religion ont également des conséquences à Flône : en 1568, l’abbaye est pillée et dévastée par les troupes calvinistes du prince d’Orange.
Au XVIIe siècle, la renaissance. Le moulin, le porche et le splendide colombier (partie nord de la double cour) sont construits par Thomas de Vinalmont (1608-1623). Sous les abbatiats de Guillaume de Hemricourt (1636-1670) et son neveu (qui lui succède) Dieudonné de Hemricourt (1670-1692) s’édifie le reste des bâtiments : église, couvent et tour d’angle. Cette dernière, bien visible de la Meuse et de la route qui longe le fleuve est devenue l’image emblématique de l’ancienne abbaye. Les constructions forment un ensemble autour d’une double cour, au centre de laquelle se trouve l’église Saint-Mathieu.
Au XVIIIe siècle, Jean-Jérôme de Schroots (1725-1742) ajoute la maison de la dîme (pour la réception des taxes et redevances) à gauche de l’église, et son successeur Charles Delvaux de Fenffe (1742-1778) reconstruit le palais abbatial, à droite du portail d’entrée. L'abbaye acquiert aussi un vaste domaine et les droits qui s'y rattachent.
À la fin du XVIIIe siècle, l'abbaye vit des droits sur les bois et sur la pêche en Meuse et sur l'exploitation du sous-sol. Elle possède diverses fermes : à la Kérité (sur les hauteurs de Flône), à Richemont (sur les hauteurs d'Amay) et, sur la rive droite de la Meuse, à Hermalle-sous-Huy, la ferme dite « de Hottine » et la « Maison de la Héna » où sont consignés en pénitence certains moines.
En 1796, l’abbaye est supprimée par le pouvoir révolutionnaire français. Ses biens sont confisqués et vendus. Ils passent aux mains de particuliers. Pour une centaine de milliers de francs, l'abbaye est acquise par son dernier abbé, Joseph Paquô (1779-1796), qui rachète la même année l'abbaye du Val-Saint-Lambert, sous le couvert du citoyen Jean-François Deneef. La communauté ne peut se rétablir et Paquô cède ses biens à son neveu le 20 juillet 1806.
Devenue château, l'abbaye appartient aux Combaires (1843-1868), aux Frésart (1868-1902), puis aux Dames du Sacré-Cœur, Flône étant la maison-mère des Dames de l’instruction chrétienne depuis 1921.
L’EGLISE SAINT-MATTHIEU
Construite dans le troisième quart du XVIIe siècle, elle est en forme de croix latine. Elle joint la partie des communs et la partie canoniale de l’abbaye. On y voit, entre autres :
- dans la nef, les fonts baptismaux du XIIe siècle et le bénitier, également roman et tous deux gravés de remarquables figures symboliques.
- dans le chœur, les stalles de 1662, sculptées de colonnes torses à chapiteaux corinthiens et nombreux reliefs imagés. Le maître-autel en marbre à éléments dorés date de 1665.
- dans l’abside, deux tableaux de saint Matthieu et saint Augustin, attribués à Jean Delcour.
- dans le transept quatre pierres tombales en marbre noir de Theux, datant des XVIe et XVIIe siècles et repésentant des abbés de Flône, ainsi qu'une cinquième pierre tombale, celle de seigneurs de Sclessin.
PATRIMOINE
L'ancienne abbaye de Flône montre toujours d'amples constructions en Renaissance mosane du XVIIe siècle et son église possède un riche mobilier : maître-autel, stalles, chaire de vérité, banc de communion, fonts baptismaux, etc...Cette ancienne église abbatiale, maintenant église paroissiale de Flône, contient en effet de nombreux trésors d’art et d’architecture. Citons en plus de ceux déjà renseignés plus avant dans la rubrique consacrée à l’église:
• Aux autels latéraux, deux tableaux d'Englebert Fisen surmontés de médaillons sculptés représentant les donateurs : le comte et la comtesse de Hermalle
• A la tribune, un buffet et des orgues remarquables créés en 1710 par le facteur malinois Karel Dillens (classés au patrimoine majeur de Wallonie). Console exceptionnelle à trois claviers.
• Sous un baldaquin néoclassique, la châsse de sainte Denise, contenant les reliques d'une martyre du début du christianisme (visibles à travers de petits orifices). La sainte est encore vénérée aujourd'hui.
• Les vitraux abstraits d’Armand Romainville datent de 1964.
Une tour de 1658, de forme octogonale, en briques avec bandeaux de pierre, dépasse à peine le faîte du sanctuaire et son déambulatoire. L'ensemble, bien préservé, subsiste presque intégralement. La demeure abbatiale de 1764, à trois ailes, existe toujours. On peut découvrir aussi le perron monumental de l'ancienne abbaye, avec ses ferronneries artistiques, son portail Louis XIV, sa fontaine, ses édifices mêlant briques et pierres.
DE NOS JOURS
En 1921, les Dames de l’instruction chrétienne acquièrent l’ensemble des bâtiments et en font leur maison principale. L’abbaye devient alors l'Institut de l’Instruction Chrétienne. Un internat pour jeunes filles est ouvert. Au fil des années l’institut s’ouvre à la mixité. Des élèves externes sont admis. Des annexes sont construites, et une passerelle fermée au-dessus de la chaussée romaine permet de joindre le « château Goffart » qui date de 1905 ; un hall de sport complète l'ensemble.
En décembre 2007, un incendie se produit dans la tour d'angle provoquant des dégâts aux boiseries.
En 2008, les violentes pluies du début juillet provoquent inondations et même éboulement de terres et rochers le long de la chaussée romaine sans compromettre pour autant la rentrée scolaire.
En 2018, l'école fondamentale comprend plus de 450 élèves tandis que plus de 1000 élèves suivent les cours secondaires. Lors de cette même année, un incendie démarré dans la chapelle, très vite maîtrisé, provoque des dégâts limités aux boiseries et châssis de fenêtres.
SOURCES
-Auteurs divers L’abbaye de Flône/Amay-Ed. Collège des bourgmestre et échevins d’Amay.
-Suzanne Collon-Gevaert Les pierres tombales de l’abbaye de Flône.
-Wkipedia.fr L'Abbaye de Flône