Téléphérique de Huy

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Histoire

Juin 1954, sous l'initiative de Monsieur Yvan Jasselette, le Syndicat du Tourisme lançait l'idée de l'installation d'un téléphérique à Huy et contactait , à cet effet, une firme italienne.

Le 17 décembre 1954, une étude technique préliminaire faisait l'objet d'un examen approfondi du Conseil d'Administration du Syndicat d'initiative.

Le 11 janvier 1955, un rapport détaillé était adressé au Collège échevinal de Huy. Dans ce document, le Syndicat d'Initiative défendait, avec chaleur, l'idée de la création d'un téléphérique, par préférence à un télésiège, attraction saisonnière, non exploitable l'hiver ou par mauvais temps et d'une instabilité mécanique propre à apeurer les personnes âgées et... les timorés. Le rapport insistait encore sur les risques d'installation plus considérables d'un télésiège qui exige un personnel de fonctionnement nombreux (de 7 à 9 personnes), alors que le téléphérique, qui peut aussi servir de moyen de transport en commun, ne réclame qu'un technicien et deux percepteurs et offre, parmi d'autres avantages, une marge de sécurité beaucoup plus grande qui rend inexistants les risques d'accident.

Le 16 mars 1955, le Syndicat d'Initiative créait une commission spéciale pour l'étude du téléphérique, composée de Monsieur Lambotte, Président; Bracke, Donneux, Pierre Dijon, Hubeaux, Jassemlette, Lahire et Struvay, Membres. Cette commission n'allait pas tarder à communiquer le fruit de ses travaux au Collège échevinal.

"La Ville de Huy, soulignait le rapport final, a l'occasion d'enrichir son patrimoine communal d'une pièce maîtresse de son équipement touristique : aussi ne peut-elle se laisser devancer par des villes concurrentes, pleinement conscientes de leurs possibilités." En conclusion de rapport, les commissaires résumaient leurs position définitive par cette pensée de Dale Carnegie : "La seule limite à nos réalisations de demain, ce sont nos doutes d'aujourd'hui." Cette formule, tous les hutois dignes de ce nom l'adoptèrent d'enthousiasme.

Dés ce moment , le Conseil communal consacra plusieurs séances à l'examen de cet important problème. Il en avait été officiellement saisi le 21 mars 1955 par une demande de Monsieur Charpentier qui avait insisté, en séance publique, sur la nécessité d'aboutir rapidement à une solution favorable.

Le 27 juin 1955, Le Conseil communal décidait, par 10 voix et 1 abstention, "d'entreprendre la construction d'un téléphérique pour autant que la Ville reçoive les crédits nécessaires à sa réalisation." A la même séance, le Conseil acceptait défénitivement l'offre de la firme CERETTI et TANFANI de Milan et décidait la l’acquisition du terrain destiné à l'établissement de la station de départ, sur la rive gauche de la Meuse. Le 30 décembre 1955, la Députation permanente de Liège approvait cette importante décision du Conseil communal de Huy.

La grande idée était lancée, le projet prenait corps, mais il fallait encore vaincre bien des résistances, arracher un multitude d'autorisations officielles.

Le Conseil communal et son Secrétaire, Monsieur Rosmant, s'attelèrent à cette tâche avec une belle persévérance. Tous les ministres, tous les parlementaires de la région furent alerté.

Des démarches furent entreprises auprès du Conseil Economique Wallon, du Commissariat Général du Tourisme, de l'Urbanisme, des Ponts et Chaussées, des Voies hydrauliques, à la Défense nationale, etc.

Il y eut , à Huy, un moment d'intense émotion quand la Commission Royale des Monuments et Sites, pour des raisons d'ailleurs légitimes, émit un avis catégoriquement défavorable à la construction du téléphérique qui, d'après elle, ne pouvait qu'altérer la beauté du site Hutois. Mais le Ministre des Travaux publics, à qui appartenait la décision finale, passa outre et donna son accord, le 10 octobre 1956.

Il restait à réaliser les voies et moyens d'un travail particulièrement coûteux, quand on songe que l'attraction coûtera environ 20 millions de francs belge (495908 €). A l'origine, la Ville de Huy espérait obtenir des subsides de l'Etat, mais elle dut renoncer à cette prétention et se tourna vers le Crédit Communal de Belgique qui acceptait de couvrir, par des emprunts, l'entièreté de la dépense envisagée. Dés lors, plus rien ne s'opposait à la mise en chantier du téléphérique des Vallées.

Le 1er avril 1957, le Conseil approuvait la création d'une commission de gestion du téléphérique composée de MM. Noël, échevin du Tourisme, président; Furnémont, Jasselette, Bodeau, conseillers communaux; Lambotte, Paquay et Kruyen, memebres du Conseil d'Administration du Syndicat d'Initiative.

Mais, bien avant l'installation de cette commission officielle, les travaux de construction de la nouvelle attraction avaient été activement poussés, sous la haute direction de la firme milanaise Cerett et Tanfani, qui a confié les constructions métalliques à une firme hutoise, les ateliers Georges HEINE, tandis que les travaux de génie civil et la construction des stations sont exécutés par les entreprises Carpeaux de Liège, réalisateurs du Pont Roi Baudouin. Enfin la fourniture des câbles est confiée à une firme suisse.

le 15 juillet 1957 il a été inauguré[1]

En 2006, il a été complètement rénové.

Accident et Fermeture

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le 6 avril 2012, un hélicoptère heurtait les câbles du téléphérique à Huy. Incontrôlable, l’appareil s’est écrasé dans le parc Brievlain, à deux pas de la Grand’Place, causant la mort de deux personnes. Le pilote Jean-Yves Dantinne et le photographe hutois Lorent Matagne ont perdu la vie dans ce tragique accident. Lors du crash, l’une des cabines du téléphérique a été endommagée, tout comme les câbles qui soutenaient l’engin.





Informations techniques

La distance à parcourir par le téléphérique hutois, 3 km., aller et retour, sera franchie en une vingtaine de minutes.

La station de départ sera aménagée sur la rive gauche de la Meuse, près de le Laiterie de la rue d'Amérique.

Une station intermédiaire est construite sur le glacis de la Citadelle, surmontée de deux pylônes de soutien de 12 m 50 et 14 m 60 de hauteur. La station d'arrivée est aménagée sur la Plaine de la Sarte. C'est là qu'est installé l'équipement mécanique et électrique de l'attraction.

Un pylône de 27 mètres de hauteur et 9 mètres de base a été installé en bordure du chemin des Chapelles, au lieu-dit "Chez Capitaine".

Le téléphérique grimpe donc, par dessus la Meuse, vers la Citadelle, puis de cette station intermédiaire, progresse horizontalement vers la Plaine de la Sarte.

Ainsi donc, les voyageurs installés dans chacune des deux spacieuses cabines à air conditionné d'une capacité de 22 passagers, survolent d'abord la vallée de la Meuse à 82 mètres d'altitude par rapport à la station de renvoi; puis à 127 mètres de hauteur, découvrent les prestigieuses vallée du Hoyoux et de la Mehaigne et le panorama de la ville entière, avec possibilité, par temps clair, de découvrir les hauteurs de Liège et de Namur.

Le téléphérique de Huy était le seul d'Europe Occidentale à réaliser un parcours de 900 mètres, sans le secours d'un pylône de soutien. Il partagera, avec Grenoble, l'exclusivité de la traversée d'un fleuve et se classera, au point de vue de la longueur du parcours, parmi les cinq plus importantes et plus modernes réalisations du genre, en Europe en 1957.

Notons enfin, que la sécurité du téléphérique de Huy est totale puisque les câbles moteur et tracteur sont doublés d'un câble de secours et que la solidité des filins est garantie pour 20 ans

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Référence

  1. Article de Jean Marot publié dans la revue "Miroir de Huy" en 1957