LE CULTE A SAINT DOMITIEN

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Statue de saint Domitien-au-Dragon dans la crypte de la Collégiale de Huy


LE SAINT

Saint DOMITIEN, chanoine de Maestricht, évêque de Tongres, résida plusieurs années à Huy entre 534 et 558, embellissant la ville. Il s'y fit construire une modeste résidence à Huy, non loin de la porte de Constantinople. La légende dit qu'il vint à bout d'un dragon qui hantait une fontaine). A son décès en 558, son corps fut ramené à Huy, qui voulut en faire son patron , il fut alors enterré dans l'église Notre-Dame.


Effigie de saint Domitien sur le Bassinia de Huy restauré en 2018


LA THAUMATURGIE

Une première Vita anonyme a été écrite vraisemblablement à l'occasion des cérémonies de 1066 (transfert par Théoduin des reliques de Domitien dan la Collégiale et remise à la ville de la Charte des Libertés. L'auteur y révèle l'odeur très suave qui s'échappe du reliquaire et il énumère les affections physiques guéries par son intercession. On voit alors les malades affluer vers la tombe: des sourds, des muets, des boiteux et des paralysés y retrouvent la santé. Il renchérit en disant que Domitien guérit de TOUTES les affections, des plus graves aux plus contagieuses. Et si quelqu'un se montre trop sceptique, il lui inflige une infirmité et s'empresse de la lui enlever au premier signe de repentir.

Une deuxième Vita est écrite après 1172 et est très concise quant aux miracles accomplis.

Une autre oeuvre narrative anonyme de la fin du XIIe siècle sera beaucoup plus explicite. Le saint se révèle comme celui des paralysés, des aveugles et des muets mais aussi le saint compatissant à TOUS les maux. Il guérit des gens du peuple, des religieux, des voyageurs et, ce, dans un grand rayon géographique autour de son tombeau.

Une Vita tertia Domitiani écrite après 1185, relate encore d'autres miracles qui viennent accroître sa gloire, on le voit ressusciter 6 jeunes noyés sous les roues d'un moulin à eau, délivrer des prisonniers et apporter sa protection à des voyageurs et à des pèlerins aussi bien aveugles que paralytiques, frénétiques et démoniaques.


   En 1641, dans son Histoire de La Ville et Château de Huy, le bourgmestre Laurent MELART ne reprend que quelques miracles de Domitien envers des malades et infirmes venus se recueillir sur son tombeau.

Au moins depuis le XVIIe siècle, la Fontaine Saint-Domitien dans la paroisse de Saint-Rémy perpétue le souvenir de la légende du DRAGON. C'est là que MELART situe l'épisode de la vie du saint qui lemet aux prises avec un "monstre". Dans ce quartier hutois, on trouve non seulement la Fontaine, mais aussi la Chapelle, la Batte, la Rue St-Domitien, le Moulin et le Pont du même nom, le tout entre deux boucles du Hoyoux, dont les eaux sont indépendantes de celle de la Fontaine, qui resteront TOUJOURS claires et limpides, même si celle du torrent se chargent de sable et d 'alluvions diverses lors de ses fréquentes crues.

Le Dragon y avait fait sa demeure et en corrompait l'eau par son souffle contagieux. Domitien y fit un signe de croix à l'aide de son bâton et, ainsi, chassa le monstre à tout jamais. En mémoire de cefait, une Chapelle a été bâtie au-dessus du rocher. Un manuscrit nous apprend que cette Fontaine a été réfectionnée en 1448.

                               Quant à la Chapelle, sa première mention officielle date de 1685, elle fut vendue comme bien national en 1798.



La châsse de saint Domitien dans la crypte de la collégiale de Huy
Châsse de saint Domitien à Huy


LE CULTE

Statue de saint Domitien à la Collégiale de Huy, par Jean Del Cour-1681, anciennement à l'église de La Sarte


SOURCES

Philippe GEORGES: Thaumaturgie de saint Domitien de Huy, pèlerinage et culte à l'époque moderne in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts, volume XXXIX/1985.



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