De l'école industrielle de Huy à l'’IPEPS HUY-WAREMME... Regard sur 175 ans d'enseignement pour adultes

De Wikihuy
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PREFACE

On ne peut comprendre l'importance de la formation des adultes, son intérêt social, culturel et économique pour le Bassin liégeois, si on ignore pourquoi, quand, comment et par qui elle a été mise en œuvre.

Hier Ecole communale, Institut provincial depuis 1963, notre établissement hutois d'enseignement de Promotion Sociale fête, cette année, cent septante-cinq ans d'existence.

Cet anniversaire, et je m'en réjouis, est l'occasion d'en retracer l'histoire; l'occasion de se souvenir de ses petits et de ses grands moments; de reparler de ses anciens élèves, parmi lesquels, nous nous devons de le citer, Zénobe Gramme.

Cet anniversaire, c'est aussi l'opportunité de souligner les belles initiatives de cette école dynamique : l'encouragement à l'épargne en 1876, la formation des jeunes chômeurs en 1931, l'enseignement modulaire en 1979 ou, plus récemment, le projet européen Insert de formation en milieu carcéral.

A travers son histoire, le présent ouvrage nous permet également de rendre hommage à celles et ceux, personnel éducatif, administratif ou technique qui ont contribué ou contribuent encore à la prospérité des élèves, de l'école et, partant, à celle de notre Province.

Le regard sur l'histoire que nous propose ici l'IPEPS Huy-Waremme met particulièrement bien en lumière cette action spécifique et déterminante qu'est la formation des adultes.

Ses effets sont indéniables et permettent, aujourd'hui comme par le passé, de bâtir l'avenir.

Le Député – Président du Collège provincial en charge de l’Enseignement et de la Formation

INTRODUCTION

Aujourd’hui, la formation des adultes n’est plus seulement une réponse aux déficits de travailleurs qualifiés, à l’instar de ceux qui ont présidé la naissance des écoles pour ouvriers.

Elle n’est plus, comme jadis les cours du soir, un bon moyen pour bénéficier d’une promotion dans l’entreprise.

Elle n’est pas simplement une façon de parachever ses connaissances et de les adapter aux progrès technologiques ou aux besoins socioculturels.

Elle n’est pas uniquement une seconde chance de reprendre les études que l’on n’a pas eu l’opportunité d’entamer, ou plus couramment de nos jours l’occasion de terminer.

Aujourd’hui, la formation des adultes, c’est tout cela à la fois.

La formation des adultes est devenue un élément constitutif inévitable du parcours professionnel ; un passage occasionnel, parfois contraint, souvent nécessaire, pour obtenir une insertion, un retour ou un maintien dans l’emploi.

Sans avoir la prétention d’apporter une réponse érudite à toutes préoccupations de nature historique, il nous a semblé important, pour marquer les 175 ans de notre Institut, d’évoquer succinctement les faits saillants, les petits et les grands moments de notre enseignement depuis sa préhistoire jusqu’à nos jours.

On prétend que les ressources d’une région influencent fortement la culture de ses habitants. L’histoire est certainement l’une des matières premières qui, à Huy, affleurent à chaque coin de rue. Nous osons donc espérer que ce regard sur l’histoire de notre école intéressera l’un ou l’autre passionné de « temps jadis ».

Il nous faut cependant ajouter que bien des éléments de la première partie de cet ouvrage sont dus à la plume d’Eugène Mossoux, Directeur des Ecoles communales, dans son excellent ouvrage « Un siècle d’enseignement communal » publié en 1903 via les « Annales du Cercle hutois des Sciences et Beaux-Arts – Tome XIV ».

Pour la deuxième partie, une autre source importante de documentation est issue des travaux de Monsieur Rosmant, Secrétaire communal de Huy qui, en 1938, a retracé, pour son centième anniversaire, les premières années de l’école.

Enfin, qu’il me soit permis ici de remercier toutes celles et tous ceux qui ont participé directement ou indirectement à la rédaction du présent ouvrage : Mmes Renée Dautrebande, Anne Sunde et Martine Roelandt pour les conseils et les recherches. Mmes Marie-Josée Vrankenne, Anne Kestelyn et MM. Armand Ruisseau, Joseph Fiévez pour les lectures, suggestions et corrections M. François Amel pour le scannage des documents.

PREAMBULE

1774

Photo de l'impératrice Marie-Thérèse
Légende

La coutume veut que l’on commence l’histoire de l’école en 1829 ; « c’est en effet à cette date que s’ouvre au local Saint Germain une école du soir pour ouvriers dont, il faut l’avouer, on ne connaît pas grand-chose… » Il nous a cependant paru intéressant de faire précéder cette relation en citant une ordonnance de l’Impératrice Marie-Thérèse qui a pour objet de régler l’enseignement élémentaire dans tous les États de la maison d’Autriche. L’intitulé en est « Ordonnance générale pour les écoles » et le texte est daté du 6 septembre 177(v. annexe). Si nos provinces sont alors sous domination autrichienne, il n’en est pas de même pour ce qui est de la Principauté de Liège. Mais, l’existence de ce texte montre bien qu’en 1829 le souhait, la volonté, de promouvoir l’éducation en général, celle des adultes en particulier, ne sont pas nés ex-nihilo. Avant de poser un regard sur l’histoire de notre école, les grands titres du texte encadré ci-dessous permettent de planter le décor. On doit reconnaître aussi, si on prend en compte l’époque où cette ordonnance a vu le jour, que la législation est déjà aussi complète que possible. De nombreux points qui sont envisagés en 1774, font, de nos jours encore, le quotidien de notre enseignement : la division en degré, la professionnalisation des maîtres, les locaux réservés à leur destination spéciale, l’inspection, l’enseignement obligatoire, la liberté d’enseigner…