Anciens Métiers de Huy : Différence entre versions

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==La genèse.==
 
==La genèse.==
 
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==Métiers d'autrefois==
 
==Métiers d'autrefois==
 
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Les métiers furent d'abord, suivant Jean d'Outremeuse en 1298, au nombre de quatre : les boulangers, les brasseurs, les mangeons et les tanneurs. Ces quatre vieux métiers avaient des chartes remontant au douzième siècle. Ils étaient administrés par 16 hommes, 4 de chaque métier, qui tous juraient de maintenir la justice et de garder les privilèges( appelés les ''Quatre de castel'' )
 
Les métiers furent d'abord, suivant Jean d'Outremeuse en 1298, au nombre de quatre : les boulangers, les brasseurs, les mangeons et les tanneurs. Ces quatre vieux métiers avaient des chartes remontant au douzième siècle. Ils étaient administrés par 16 hommes, 4 de chaque métier, qui tous juraient de maintenir la justice et de garder les privilèges( appelés les ''Quatre de castel'' )
  
===Les boulangers===
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[[Fichier:Métiers de Huy 1.jpeg|vignette|centre|Les Onze Métiers de la Ville sur une assiette au Musée communal de Huy]]
Le métier des boulangers et des meuniers avait Sainte Catherine pour patronne.
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Chaque pain devait être marqué de deux lettres du nom du boulanger le produisant et d'autant de trous qu'il pesait de livres. Le prix du pain était fixé par les chefs de la corporation.
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===Les brasseurs===
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===1.Les mangons (bouchers)===
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Le métier des bouchers connus sous les noms plus anciens de ''mangons'' ou ''mascliers'', avait Saint Hubert pour patron. Les mascliers étaient surtout établis  « en mounie ». Le terme ''mounie'', provenant de la contraction de ''mangonie'' (''maguenie, manghenie, mougnie''), désignait exclusivement la profession elle-même. C'est dans ce quartier que se situait un bâtiment faisant office d'abattoir d'une part, de local corporatif d'autre part.Comparable à ce que l'on pourrait appeler une "halle-aux-viandes", ce bâtiment était accessible au public de Huy-grande (rive droite) mais aussi de Huy-petite( rive gauche) moyennant payement d'une taxe de ''pontonnage'' (passage du pont). L'établissement devait se situer en face du Pont-des-Veaux, où le Hoyoux pouvait recevoir tous les déchets périssables. La corporation était gouvernée par quatre ''rewards'' qui siégaient dans un bureau, annexe de l'abattoir. Les maîtres-bouchers, les compagnons-bouchers et les tueurs de bétail étaient ainsi surveillés de près. Le lieu était également frquenté par les pauvres, à l'affût d'une éventuelle bête tuée trop jeune (moins de 15 jours d'âge), abattue par inadvertance ou par tromperie à l'achat, dont la vente était interdite et dont ils pouvaient profiter de la confiscation et de la mise à disposition gratuite par les autorités municipales. Réglementation et abattage des animaux étaient très stricts, surtout ceux du porc, qui était l'animal le plus consommé. Par exemple, la préparation et la mise sur le marché du '''lard''' ne pouvait se faire qu'en automne et en hiver. La surveillance était, d'autre part, maximale sur les boudins  et toutes les tripailles en général. Quant aux graisses, beurres, saindoux, viandes fumées et salées, leur commerce était réservé aux ''graissiers'' ou''encrassiers'', membres de la corporation des '''toiliers et merciers ''' (voir plus bas).
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[[Fichier: En Mounie à Huy au XIXe siècle.jpg|vignette|centre|Vieille carte postale du quartier de Mounie à Huy]]
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===2.Les brasseurs===
 
Le métier des brasseurs avait Saint Arnould pour patron. La rue des brasseurs a conservé le souvenir de leur corporation. La fabrication de la cervoise est déjà signalée au 11ème siècle.  
 
Le métier des brasseurs avait Saint Arnould pour patron. La rue des brasseurs a conservé le souvenir de leur corporation. La fabrication de la cervoise est déjà signalée au 11ème siècle.  
 
Au 14<sup>e</sup>  siècle, les brasseurs étaient tenus à moudre le malt, appelé alors ''braz'', destiné à la fabrication de la cervoise, dans le ''moilinbanal'' (moulin banal) appartenant au prince-évêque.
 
Au 14<sup>e</sup>  siècle, les brasseurs étaient tenus à moudre le malt, appelé alors ''braz'', destiné à la fabrication de la cervoise, dans le ''moilinbanal'' (moulin banal) appartenant au prince-évêque.
  
===Les mangons (bouchers)===
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===3.Les meuniers et boulangers===
Le métier des bouchers connus sous les noms plus anciens de ''mangons'' ou ''mascliers'', avait Saint Hubert pour patron. Les mascliers étaient surtout établis  « en mounie ». Le terme ''mounie'', provenant de la contraction de ''mangonie'' (''maguenie, manghenie, mougnie''), désignait exclusivement la profession elle-même. C'est dans ce quartier que se situait un bâtiment faisant office d'abattoir d'une part, de local corporatif d'autre part.
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Le métier des boulangers et des meuniers avait Sainte Catherine pour patronne.
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Chaque pain devait être marqué de deux lettres du nom du boulanger le produisant et d'autant de trous qu'il pesait de livres. Le prix du pain était fixé par les chefs de la corporation.
  
===Les tanneurs et cordonniers===
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===4.Les tanneurs et cordonniers===
 
Le métier des tanneurs, des corbesiers, des corduaniers et des savetiers était, lui aussi, un très ancien métier. Il avait Saint Crépin pour patron. De nombreuses tanneries existaient le long du Hoyoux et la rue des Tanneurs en a conservé le souvenir.
 
Le métier des tanneurs, des corbesiers, des corduaniers et des savetiers était, lui aussi, un très ancien métier. Il avait Saint Crépin pour patron. De nombreuses tanneries existaient le long du Hoyoux et la rue des Tanneurs en a conservé le souvenir.
 
Les corduaniers ou cordonniers fabriquaient principalement les chaussures d'hommes et les bottes. Ils utilisaient le cuir de veau, de vache et de mouton. Les corbesiers faisaient plutôt les souliers de femmes et d'enfants à partir du cuir de cheval et du cuir corroyé. Les réparations de chaussures étaient exclusivement réservées aux savetiers.
 
Les corduaniers ou cordonniers fabriquaient principalement les chaussures d'hommes et les bottes. Ils utilisaient le cuir de veau, de vache et de mouton. Les corbesiers faisaient plutôt les souliers de femmes et d'enfants à partir du cuir de cheval et du cuir corroyé. Les réparations de chaussures étaient exclusivement réservées aux savetiers.
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* En 1715, Joseph Clément de Bavière porta le nombre de chambres hutoises à onze ; chacune était désignée par le nom de son patron. On les nommait les ''quarts''.
 
* En 1715, Joseph Clément de Bavière porta le nombre de chambres hutoises à onze ; chacune était désignée par le nom de son patron. On les nommait les ''quarts''.
  
===Les fèvres===
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===5.Les fèvres===
 
[[Fichier:Étain.jpg|thumb|Les étains de Huy]]
 
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Le travail des métaux, la sidérurgie, se faisait dans le quartier de Saint-Martin-inforo. La rue des Fouarges en a conservé le souvenir. Les fouarges, ce sont les forges, dont avaient besoin les fèvres pour réaliser leurs ouvrages. Les fèvres, sans figurer parmi les quatre premiers métiers domaniaux, acquirent une préséance sur les autres corporations.
 
Le travail des métaux, la sidérurgie, se faisait dans le quartier de Saint-Martin-inforo. La rue des Fouarges en a conservé le souvenir. Les fouarges, ce sont les forges, dont avaient besoin les fèvres pour réaliser leurs ouvrages. Les fèvres, sans figurer parmi les quatre premiers métiers domaniaux, acquirent une préséance sur les autres corporations.
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Leurs métiers regroupait les serruriers, les maréchaux ferrants, les couteliers, les selliers, les fabricants d'étriers, les armuriers, les fondeurs de cloches, les chaudronniers, les potiers d'étain, les orfèvres et les monétaires.
 
Leurs métiers regroupait les serruriers, les maréchaux ferrants, les couteliers, les selliers, les fabricants d'étriers, les armuriers, les fondeurs de cloches, les chaudronniers, les potiers d'étain, les orfèvres et les monétaires.
  
===Les naiveurs et les pêcheurs===
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===6.Les naiveurs et les pêcheurs===
 
[[Fichier:Hoyoux.jpg|thumb| Le Hoyoux]]
 
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Le métier des pêcheurs et naiveurs (bateliers) avait Saint Nicolas pour patron et se trouvait dans le quartier de l'Apleit, au confluent de la Meuse et du Hoyoux.
 
Le métier des pêcheurs et naiveurs (bateliers) avait Saint Nicolas pour patron et se trouvait dans le quartier de l'Apleit, au confluent de la Meuse et du Hoyoux.
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Les pêcheurs faisaient partie de cette même corporation. La pêche constituait une part essentielle du ravitaillement de la cité. Une grande partie du poisson consommé à Huy provenait de la Meuse.
 
Les pêcheurs faisaient partie de cette même corporation. La pêche constituait une part essentielle du ravitaillement de la cité. Une grande partie du poisson consommé à Huy provenait de la Meuse.
  
===Les vignerons et coteliers===
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===7.Les vignerons et coteliers===
 
[[Fichier:Vendange.jpg|thumb|Les Vendanges]]
 
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Le métier des vignerons et des coteliers ou cottiers était attaché à la paroisse de Saint-Pierre. Cependant ils avaient Saint Vincent pour patron.
 
Le métier des vignerons et des coteliers ou cottiers était attaché à la paroisse de Saint-Pierre. Cependant ils avaient Saint Vincent pour patron.
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Huy produisait un vin local appelé « briolet ».
 
Huy produisait un vin local appelé « briolet ».
  
===Les maçons, menuisiers et charpentiers===
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===8.Les maçons, menuisiers et charpentiers===
 
Le métier des maçons et des charpentiers avait Sainte Barbe pour patronne. Il regroupait tous les ouvriers du bâtiment : maçons proprement dits, tailleurs de pierre, carriers, sculpteurs, faiseurs de mortier, ardoisiers, briquetiers…
 
Le métier des maçons et des charpentiers avait Sainte Barbe pour patronne. Il regroupait tous les ouvriers du bâtiment : maçons proprement dits, tailleurs de pierre, carriers, sculpteurs, faiseurs de mortier, ardoisiers, briquetiers…
  
===Les tailleurs===
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===9.Les tailleurs===
 
Le métier des tailleurs, aussi appelé ''xhoxhiers'' ou ''scoxhiers'' ou « entretailleurs de draps », regroupait les tailleurs d'habits. C'étaient les couturiers de l'époque. Ils faisaient des robes, capes, manteaux, pourpoints, châles, chausses, foches, cotterons, collets, houppelandes et autres habillements d'homme ou de femme. Le métier avait Sainte Anne pour patronne.
 
Le métier des tailleurs, aussi appelé ''xhoxhiers'' ou ''scoxhiers'' ou « entretailleurs de draps », regroupait les tailleurs d'habits. C'étaient les couturiers de l'époque. Ils faisaient des robes, capes, manteaux, pourpoints, châles, chausses, foches, cotterons, collets, houppelandes et autres habillements d'homme ou de femme. Le métier avait Sainte Anne pour patronne.
  
===Les toiliers et merciers===
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===10.Les toiliers et merciers===
 
Le métier de toiliers et des merciers qui avait Saint Michel pour patron, regroupait aussi des activités d'une grande diversité.
 
Le métier de toiliers et des merciers qui avait Saint Michel pour patron, regroupait aussi des activités d'une grande diversité.
 
Ces artisans travaillaient le lin, surtout cultivé au Condroz.
 
Ces artisans travaillaient le lin, surtout cultivé au Condroz.
 
Dans leurs rangs également, les blanchisseurs de l'époque que l'on appelait les cureurs.
 
Dans leurs rangs également, les blanchisseurs de l'époque que l'on appelait les cureurs.
  
===Les drapiers===
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===11.Les drapiers===
 
[[Fichier:StMengold.jpg|thumb|St Mengold]]
 
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Et enfin, le métier des drapiers, l'un des plus riches de Huy, connut son heure de gloire au 13<sup>e</sup> siècle surtout, époque à laquelle la draperie fut la plus florissante.  
 
Et enfin, le métier des drapiers, l'un des plus riches de Huy, connut son heure de gloire au 13<sup>e</sup> siècle surtout, époque à laquelle la draperie fut la plus florissante.  
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=== Caisse de secours===
 
=== Caisse de secours===
 
De nombreux métiers prévoyaient une caisse de secours et d'aide aux défavorisés, aux vieillards et aux handicapés. Cette caisse était alimentée par la moitié des amendes perçues.
 
De nombreux métiers prévoyaient une caisse de secours et d'aide aux défavorisés, aux vieillards et aux handicapés. Cette caisse était alimentée par la moitié des amendes perçues.
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==Bibliographie==
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Chantal du Ry: "Huy, histoire d'une ville médiévale à travers ses légendes et ses monuments" aux éditions CEFAL.
  
 
[[Catégorie:Huy]]
 
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[[Catégorie:Vieux métiers]]
 
[[Catégorie:Vieux métiers]]

Version du 15 janvier 2023 à 22:10

      Soyez patients s.v.p: cette page est en chantier avec le développement des 11 rubriques "métiers". merci!

La genèse.

Gravure de Huy en 1650

Au carrefour de deux voies d'eau - la Meuse et le Hoyoux - drainant la vie en son sein, une ville nait : Huy. Ce qui caractérisait Huy, c'était d'une part cette hauteur d’où l'on pouvait surveiller toute la vallée de la Meuse et sur laquelle on bâtit un château, d'autre part le Hoyoux qui anima tout son destin économique. Les roues hydrauliques de tous ses moulins, ingénieusement mises en action par des chutes d'eau artificielles, ont permis aux artisans de s'y installer et d'y vivre.

  • En 1066, au temps de l’évêque Théoduin, les Hutois conquirent des droits civils importants. La majorité de la population hutoise vivait du commerce et de l'artisanat. Vers cette époque, les gens de métier commençaient à se grouper en corporations. Contrairement aux patriciens qui vivaient de leurs revenus, aux clergés régulier et séculier, les petits bourgeois étaient soumis aux redevances publiques.
  • Fin du 12e siècle, le régime communal était établi à Huy, l'administration de la cité avait été enlevée au pouvoir des échevins, tirés de la noblesse, pour passer entre les mains des jurés élus annuellement et chargés de la législation communale.

Métiers d'autrefois

Blasons des anciens métiers de Huy

Les métiers furent d'abord, suivant Jean d'Outremeuse en 1298, au nombre de quatre : les boulangers, les brasseurs, les mangeons et les tanneurs. Ces quatre vieux métiers avaient des chartes remontant au douzième siècle. Ils étaient administrés par 16 hommes, 4 de chaque métier, qui tous juraient de maintenir la justice et de garder les privilèges( appelés les Quatre de castel )

Les Onze Métiers de la Ville sur une assiette au Musée communal de Huy


1.Les mangons (bouchers)

Le métier des bouchers connus sous les noms plus anciens de mangons ou mascliers, avait Saint Hubert pour patron. Les mascliers étaient surtout établis « en mounie ». Le terme mounie, provenant de la contraction de mangonie (maguenie, manghenie, mougnie), désignait exclusivement la profession elle-même. C'est dans ce quartier que se situait un bâtiment faisant office d'abattoir d'une part, de local corporatif d'autre part.Comparable à ce que l'on pourrait appeler une "halle-aux-viandes", ce bâtiment était accessible au public de Huy-grande (rive droite) mais aussi de Huy-petite( rive gauche) moyennant payement d'une taxe de pontonnage (passage du pont). L'établissement devait se situer en face du Pont-des-Veaux, où le Hoyoux pouvait recevoir tous les déchets périssables. La corporation était gouvernée par quatre rewards qui siégaient dans un bureau, annexe de l'abattoir. Les maîtres-bouchers, les compagnons-bouchers et les tueurs de bétail étaient ainsi surveillés de près. Le lieu était également frquenté par les pauvres, à l'affût d'une éventuelle bête tuée trop jeune (moins de 15 jours d'âge), abattue par inadvertance ou par tromperie à l'achat, dont la vente était interdite et dont ils pouvaient profiter de la confiscation et de la mise à disposition gratuite par les autorités municipales. Réglementation et abattage des animaux étaient très stricts, surtout ceux du porc, qui était l'animal le plus consommé. Par exemple, la préparation et la mise sur le marché du lard ne pouvait se faire qu'en automne et en hiver. La surveillance était, d'autre part, maximale sur les boudins et toutes les tripailles en général. Quant aux graisses, beurres, saindoux, viandes fumées et salées, leur commerce était réservé aux graissiers ouencrassiers, membres de la corporation des toiliers et merciers (voir plus bas).

Vieille carte postale du quartier de Mounie à Huy

2.Les brasseurs

Le métier des brasseurs avait Saint Arnould pour patron. La rue des brasseurs a conservé le souvenir de leur corporation. La fabrication de la cervoise est déjà signalée au 11ème siècle. Au 14e siècle, les brasseurs étaient tenus à moudre le malt, appelé alors braz, destiné à la fabrication de la cervoise, dans le moilinbanal (moulin banal) appartenant au prince-évêque.

3.Les meuniers et boulangers

Le métier des boulangers et des meuniers avait Sainte Catherine pour patronne. Chaque pain devait être marqué de deux lettres du nom du boulanger le produisant et d'autant de trous qu'il pesait de livres. Le prix du pain était fixé par les chefs de la corporation.

4.Les tanneurs et cordonniers

Le métier des tanneurs, des corbesiers, des corduaniers et des savetiers était, lui aussi, un très ancien métier. Il avait Saint Crépin pour patron. De nombreuses tanneries existaient le long du Hoyoux et la rue des Tanneurs en a conservé le souvenir. Les corduaniers ou cordonniers fabriquaient principalement les chaussures d'hommes et les bottes. Ils utilisaient le cuir de veau, de vache et de mouton. Les corbesiers faisaient plutôt les souliers de femmes et d'enfants à partir du cuir de cheval et du cuir corroyé. Les réparations de chaussures étaient exclusivement réservées aux savetiers.

Au fil du temps

  • Après les troubles de 1299, le nombre des métiers fut porté à onze.

Il est vraisemblable que dans les débuts de leur constitution, les métiers de Huy n'avaient pas eu cette organisation parfaite qu'ils présentèrent dans la suite ; ils sortirent de ces quelques fraternités jurées auxquelles un évènement grave avait imposé un sentiment d'union et cette force défensive. Les Princes furent rarement favorables aux métiers hutois ; il faut pourtant excepter Hugues de Châlon, qui destitua en 1299 les échevins de Huy qui s'étaient réfugiés à Liège et s'étaient alliés aux grands de la Cité révolté contre lui. La paix fut enfin rétablie sous Adolphe de Waldeck, mais au détriment des métiers.

  • Le 30 juillet 1302, l'évêque révoqua les anciennes chartes accordées aux métiers de Huy se réservant de nommer annuellement deux des quatre gouverneurs de chaque métier. Il s'attribua beaucoup de prérogatives au détriment des privilèges hutois.
  • En 1310, l'évêque Thibaut de Bar, leur rendit toutes leurs libertés et privilèges pour service rendus par les Hutois contre le comte de Hainaut.

Les métiers devinrent bientôt des institutions professionnelles et avec eux se développaient corrélativement le pouvoir communal et l'égalité des citoyens.

  • Le 15 juin 1686, l'édit qui abolissait les métiers de Liège et les remplaçait par des chambres composés de personnes nommées par le Prince, fut appliqué à la ville de Huy.

Les métiers furent remplacés par six chambres de bourgeois désignées par le Prince.

  • En 1715, Joseph Clément de Bavière porta le nombre de chambres hutoises à onze ; chacune était désignée par le nom de son patron. On les nommait les quarts.

5.Les fèvres

Les étains de Huy

Le travail des métaux, la sidérurgie, se faisait dans le quartier de Saint-Martin-inforo. La rue des Fouarges en a conservé le souvenir. Les fouarges, ce sont les forges, dont avaient besoin les fèvres pour réaliser leurs ouvrages. Les fèvres, sans figurer parmi les quatre premiers métiers domaniaux, acquirent une préséance sur les autres corporations. Les fèvres avaient Saint Eloi pour patron Leurs métiers regroupait les serruriers, les maréchaux ferrants, les couteliers, les selliers, les fabricants d'étriers, les armuriers, les fondeurs de cloches, les chaudronniers, les potiers d'étain, les orfèvres et les monétaires.

6.Les naiveurs et les pêcheurs

Le Hoyoux

Le métier des pêcheurs et naiveurs (bateliers) avait Saint Nicolas pour patron et se trouvait dans le quartier de l'Apleit, au confluent de la Meuse et du Hoyoux. Étant le siège d'un « portus » (ville marchande nantie d'un embarcadère), Huy avait grand besoin de nombreux naiveurs pour se fournir en matières premières et pour exporter ses produits finis. Les pêcheurs faisaient partie de cette même corporation. La pêche constituait une part essentielle du ravitaillement de la cité. Une grande partie du poisson consommé à Huy provenait de la Meuse.

7.Les vignerons et coteliers

Les Vendanges

Le métier des vignerons et des coteliers ou cottiers était attaché à la paroisse de Saint-Pierre. Cependant ils avaient Saint Vincent pour patron. Les vignes couvraient nos deux rives, mais la viticulture était prédominante sur la rive gauche mieux ensoleillée, car exposée au sud ou sud-est (courbe de la Meuse à Corphalie). La rue des vignes témoigne de la présence de vignes sur nos coteaux. Huy produisait un vin local appelé « briolet ».

8.Les maçons, menuisiers et charpentiers

Le métier des maçons et des charpentiers avait Sainte Barbe pour patronne. Il regroupait tous les ouvriers du bâtiment : maçons proprement dits, tailleurs de pierre, carriers, sculpteurs, faiseurs de mortier, ardoisiers, briquetiers…

9.Les tailleurs

Le métier des tailleurs, aussi appelé xhoxhiers ou scoxhiers ou « entretailleurs de draps », regroupait les tailleurs d'habits. C'étaient les couturiers de l'époque. Ils faisaient des robes, capes, manteaux, pourpoints, châles, chausses, foches, cotterons, collets, houppelandes et autres habillements d'homme ou de femme. Le métier avait Sainte Anne pour patronne.

10.Les toiliers et merciers

Le métier de toiliers et des merciers qui avait Saint Michel pour patron, regroupait aussi des activités d'une grande diversité. Ces artisans travaillaient le lin, surtout cultivé au Condroz. Dans leurs rangs également, les blanchisseurs de l'époque que l'on appelait les cureurs.

11.Les drapiers

St Mengold

Et enfin, le métier des drapiers, l'un des plus riches de Huy, connut son heure de gloire au 13e siècle surtout, époque à laquelle la draperie fut la plus florissante. Les drapiers avaient Saint Séverin pour patron et regroupaient les halliers, les foulons, les tondeurs, les texheurs ou tisserands, les tindeurs ou teinturiers... Les tisserands se situaient à proximité de l'église Saint Mengold. La rue des Esses en a gardé le souvenir. Le mot « esse » en effet signifiait « drap, laine ».

La halle des drapiers s'élevait à l'entrée de la rue Sous le Château, en face de l'église St-Étienne.

L'organisation des métiers

Élection

Le 20 mai de chaque année, jour de l'octave de St-Servais, les métiers de Huy se réunissaient « sur leurs chambres » respectives pour procéder à l'élection de leurs officiers, spécialement des quatre gouverneurs et des rentiers. Les gouverneurs, appelés rewards, assistés des wardains ou eswardeurs chargés de règlementer la profession, d'infliger et de percevoir les amendes devaient être de bonne famille. Ces réunions se tenaient au couvent des Frères Mineurs, rue des Chevaliers (à présent rue Vankeerberghen).

Les Frères Mineurs

Droits professionnels et politiques

La jouissance des droits professionnels et politiques s'appelait grande rate( du mot latin ratio signifiant proportion) La petite rate confirmait à la personne qui l'acquérait le privilège d'exercer dans la cité les droits civils et politiques. C'était la rate de la bourgeoisie. On appelait aussi cropage (mot très rare signalé par Fernand Discry). la petite rate que devait payer les apprentis et les simples ouvriers, pour être autorisés à pratiquer telle ou telle partie de la fabrication ou du trafic.

Caisse de secours

De nombreux métiers prévoyaient une caisse de secours et d'aide aux défavorisés, aux vieillards et aux handicapés. Cette caisse était alimentée par la moitié des amendes perçues.

Bibliographie

Chantal du Ry: "Huy, histoire d'une ville médiévale à travers ses légendes et ses monuments" aux éditions CEFAL.