A HUY EN 1830

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LE DECLENCHEMENT

Le 26 août 1830, les Hutois apprenaient avec stupeur qu'à Bruxelles, à l'issue de la représentation du 25 août de la Muette de Portici, une violente émeute avait éclaté contre le Gouvernement hollandais. Ce spectacle avait été donné en l'honneur de l'anniversaire de Guillaume Ier des Pays-Bas, et son air le plus connu apprécié du public était "L'amour sacré de la patrie".

Mais qui diable était donc cette «Muette de Portici»? Elle s’appelait Fenella, une pauvre muette, fille d’un pêcheur du petit village de Portici, près de Naples. Elle s’était fait larguer par son amant fortuné, qui convola avec une riche princesse espagnole. Son frère, également pêcheur, menait la révolte contre l’emprise de Madrid, en 1647. L’opéra avait été composé par un Français, entre-temps tombé dans l’oubli, Daniel François Esprit Auber (1782-1871).

Comme une grande majorité des Wallons, les Hutois avaient en grippe ce Gouvernement hollandais qui avait d'abord, question de se rendre sympathique, pris des mesures populaires en faveur de l'instruction et de l'industrie, pour se mettre très vite à dos cette population en l'obligeant à se servir de la langue hollandaise, en votant une loi électorale qui assurait la prépondérance aux provinces du nord, en accordant la préférence aux Hollandais dans la collation des emplois, etc, etc...Et ce n'était pas tout: il y avait aussi l'accumulation des impôts, les taxes sur la mouture et l'abattage , le mauvais état du commerce et de l'industrie. Huy comptait à l'époque 6600 habitants, dont 2500 indigents!

                                 C'est pourquoi TOUS les Hutois-ou presque tous- sautèrent sur l'occasion de se rallier à la REVOLUTION en réclamant la SEPARATION d'avec la Hollande.

LA REVOLUTION

-PREMIERES DECISIONS

En ce mois d'août 1830, le bourgmestre du Conseil de Régence de Huy, DELCHAMBRE, était malade depuis 3 mois et c'était son premier Echevin, LHONEUX-DETRU qui dut prendre les premières décisions sitôt les événements de Bruxelles connus. Craignant un mouvement de la populace aigrie et agacée par la misère et les privations, il organisa des patrouilles et désigna 150 bourgeois qui devaient, au premier signal du tocsin et du tambour, de rendre à l'Hôtel de Ville. Comme les notables et les conseillers trouvaient cette mesure très insuffisante, ils convoquèrent une réunion du Conseil, qui décida la nomination d'une commission de sûreté publique, qui fut nommée le 30 août à minuit. Elle avait comme président le lieutenant-colonel de FIQUELMONT et comme membres 13 personnes, dont des magistrats, des avocats,... L'échevin LHONNEUX, vexé de la décision de réunir un Conseil, prise derrière son dos, n'assista pas aux séances.

La même nuit, soit le 31 août à 2 heures du matin, la commission arrêta son règlement:

1.Création d'une garde urbaine chargée d'assurer la tranquillité publique (car on ne pouvait pas trop compter sur les effectifs de la police communale). Le Commandant en chef fut l'ancien major le Comte de LOOZ avec, sous ses ordres 4 chefs de section (Sart, Hoyoux, Outre-Meuse et Statte) et des chefs de peloton (2 à 5 suivant la section).

2.Chaque nuit, une députation de 2 membres de la Commission et d'un membre de la Régence devait siéger en permanence à l'Hôtel de Ville.

          On se rendit vite compte que la population n'avait aucune confiance dans la Municipalité et prenait pour de l'hostilité les mesures qui devaient soi-disant
                                         assurer l'ordre public, mais prises par des notables dont une grande partie était orangiste! 

-PREMIERES REACTIONS

Le 6 septembre, un batelier nommé GOBIN, connu sous le sobriquet Mamé, qui, grâce à sa force herculéenne, exerçait un grand ascendant sur la populace, se rendit à la Grand'place avec une troupe de gens du peuple qu'il conduisait en brandissant un grand sabre, avec l'intention de s'emparer de l'Hôtel de Ville. Quelques bourgeois présents essayèrent de s'opposer à eux, mais en vain. Même le factionnaire de la garde s'enfuit en abandonnant son fusil. La foule se précipita à l'intérieur du bâtiment, se calma puis... se retira.

Quelques autres petits conflits éclatèrent encore les deux jours suivants, mais les gardes communale et urbaine se ressaisirent, on menaça d'ouvrir le feu sur tout attroupement.

-PRISE DU FORT p.217



SOURCE PRINCIPALE

René DUBOIS: LA REVOLUTION DE 1830 A HUY in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts, volume 9/

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