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La nouvelle du retour se répand comme une trainée de poudre : le grand Henri BLETARD est revenu ! Plusieurs personnes du Hestrumont courent avertir son épouse, ils voulaient ainsi éviter à la pauvre femme de se retrouver seule en face de son époux et lui éviter ainsi de trop fortes émotions. Anne, sa petite fille ne se trouvait pas à la maison, sa mère l'avait envoyé faire quelques commissions et elle devait ensuite garder les vaches à la ferme. Une voisine part à sa recherche et pose partout la même question : | La nouvelle du retour se répand comme une trainée de poudre : le grand Henri BLETARD est revenu ! Plusieurs personnes du Hestrumont courent avertir son épouse, ils voulaient ainsi éviter à la pauvre femme de se retrouver seule en face de son époux et lui éviter ainsi de trop fortes émotions. Anne, sa petite fille ne se trouvait pas à la maison, sa mère l'avait envoyé faire quelques commissions et elle devait ensuite garder les vaches à la ferme. Une voisine part à sa recherche et pose partout la même question : | ||
− | ''Vous n'avez pas vu la petite Anne de chez BLETARD'', son papa est revenu ! | + | ''Vous n'avez pas vu la petite Anne de chez BLETARD ?'', son papa est revenu ! |
Version du 7 août 2020 à 16:34
Ecoute dans le vent...
Préface
En 1795, la France annexe les Pays-Bas Autrichiens et la Principauté de Liège. Napoléon Bonaparte né en 1769, promu général à 23 ans, manifeste très vite sa soif de conquête et donc le besoin d'un effectif important pour pourvoir l'armée.
Ceci n'est pas un conte ou une légende...
Ce sont les authentiques mémoires d'un soldat Ouffetois qui, rattrapé par la conscription, est entraîné bien malgré lui dans de pénibles et dangereuses aventures.
Jeune marié, Henri Joseph BLETARD quitte son épouse et sa fille âgée de quelques mois pour parcourir une partie de l'Europe, il ne reverra les siens que sept longues et pénibles années plus tard.
Sur l'absence de son père, la petite ne sait qu'une chose apprise très jeune, sa maman ouvrait parfois le vieux coffre pour lui montrer un portrait de son père, c'est ainsi qu'est née l'histoire de :
__________________________________________________________________ P a p a __ __ d u __ __ c o f f r e ____________________________________________________________________________
Ferdinand Braquet nous raconte le parcours militaire de son arrière grand-oncle
Il raconte...
Les faits datent de la fin de la République Française, ils m'ont été rapportés par Marie-Antoinette BLETARD, née en ????, une des femmes les plus âgées d'Ouffet.
Le héros de cette histoire fut Henri Joseph BLETARD, grand oncle ...
...
...preuves à l'appui, cette époque devint donc une réalité
En ce temps là, voici donc notre jeune conscrit obligé de rejoindre son dépôt dans la ville de Huy.
Là, pour sa première campagne, en uniforme, notre héros se fait tirer le portrait par un artiste de rue, portrait qu'il confie à une connaissance rencontrée en ville et qui se charge de remettre le délicat message à l'épouse et l'enfant restés seuls.
De campagnes en campagnes, ???? Austerlitz 1805 ; Iéna 1806 ; Friedland 1807 ; campagnes d'Espagne 1808-1816 ; Eckmühl 1809 ; - Wagram 1809, les mois puis les années s'écoulent sans espoir de retour pour notre ami Henri Joseph.
Son épouse au village est sans nouvelle de lui, sa fille grandit sans son père. Pourtant le portrait était là bien enfoui dans le coffre des habits du dimanche. De temps en temps, les années d'absence s'écoulant, lentement, la mère sortait le portrait du coffre comme on exhume un trésor : « Regarde bien disait-elle à sa fille, voilà ton papa ».
Et dans l'année 1811 ................... Napoléon est sans pitié pour les militaires ............
A cette époque, vu les années de service, Henri Joseph est devenu ordonnance d'un officier supérieur et ne voit-il pas qu'on parle de nouvelles campagnes, de nouvelles conquêtes sans espoir de retour au foyer : cet immense pays si lointain , si sauvage que l'on nomme Russie et dont Henri Joseph n'a jamais entendu parler.
Un jour son officier le voyant triste, les yeux rougis, lui demande plein de compréhension la cause de son chagrin et Henri d'expliquer la raison de sa tristesse :
Voilà plus de sept ans que je suis parti de chez moi en laissant ma femme et une petite fille au berceau et l'on parle d'une nouvelle campagne dans un pays inconnu. De ma femme et ma fille, je n'ai nulle nouvelle, sont-elles seulement encore en vie ?
Je comprends dit l'officier mais nous sommes en guerre. Je te conseille surtout de ne faire aucune bêtise car tu sais que les déserteurs sont fusillés sur le champ.
L'officier réfléchit quelques instants et lui propose une solution :
Nous allons dit-t-il remonter vers ton pays pour rassembler l'armée pour cette nouvelle campagne. Porte-toi malade quand nous y arriverons. Lorsque tu seras jugé guéri et que tu recevras l'ordre de rejoindre l'armée, arrange-toi pour faire un détour et enfin faire une visite chez les tiens.
Henri Joseph fut effectivement porté malade sans que je puisse toutefois préciser l'endroit où il se trouvait, la grand-mère ne le précisait pas.
Un beau jour, deux compagnons d'Ouffet, l'un étant sellier l'autre cordonnier, se rendaient à Huy s'approvisionner en cuir pour leur métier. Marchant de concert, arrivés à l'endroit au lieu-dit "Fond de Rouva", ils voient venir une apparition plutôt étrange en ce lieu : c'est un soldat qu'ils reconnaissent bien sûr à son uniforme. Il porte comme les anciens de Napoléon une barbe qui lui mange tout le visage et lui tombe jusqu'au ventre.
En se croisant : Je te souhaite le bonjour comme le voulait la coutume en ce temps. Une fois dépassé et après quelques enjambées, le premier s'étonne et dit :
Ne trouves-tu pas qu'il ressemble au grand Henri BLETARD ?
Il ne lui ressemble pas mal dit le deuxième, mais avec sa barbe ce n'est pas certain tu sais.
Nous allons bien voir dit le premier des compagnons, il interpelle donc le soldat qui s'arrête immédiatement :
Ne seriez-vous pas le grand Henri BLETARD vous ?
En effet répond celui-ci : Je suis Henri Joseph BLETARD.
Alors les questions se bousculent : Depuis combien d'années êtes-vous parti ? D'où revenez-vous ? Qu'avez-vous vu pendant toutes ces années ?
Et Henri BLETARD, tout ému, de poser des questions sur sa famille : Ma femme, Anne ma fille... se portent elles bien ? Quelles sont les nouvelles à Ouffet ? Mille questions passent par la tête de notre Henri.
Ne t'inquiète pas répondent ses compagnons Tout va bien pour elles et ta fille est déjà une grande fille
L'évènement étant de taille et Henri étant le premier soldat à rentrer en bonne santé au village après autant d'années, les deux artisans décident de faire demi-tour et rentrent au village avec Henri pour fêter cet évènement.
Les voici donc tous trois de retour vers Ouffet. En ce temps là, le village commençait Au Tilleul, début de la Rue Mognée actuellement.
La nouvelle du retour se répand comme une trainée de poudre : le grand Henri BLETARD est revenu ! Plusieurs personnes du Hestrumont courent avertir son épouse, ils voulaient ainsi éviter à la pauvre femme de se retrouver seule en face de son époux et lui éviter ainsi de trop fortes émotions. Anne, sa petite fille ne se trouvait pas à la maison, sa mère l'avait envoyé faire quelques commissions et elle devait ensuite garder les vaches à la ferme. Une voisine part à sa recherche et pose partout la même question :
Vous n'avez pas vu la petite Anne de chez BLETARD ?, son papa est revenu !
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